Qu’est-ce que cela change pour le conseil ?
Ce projet d’ordonnance proposé par le gouvernement, dont l’application est prévue au 1er janvier 2020, acte la séparation capitalistique entre les activités de vente et de conseil. Il confirme également qu’un conseil annuel devra être obligatoire pour l’agriculteur afin d’acheter des produits phytosanitaires. Le vendeur exigera un justificatif. Le coût de ce conseil sera supporté par l’agriculteur, à voir si des aides seront mises en place.
En quoi consistera ce conseil ?
Selon ce projet d’ordonnance, le conseil s’appuierait sur un diagnostic, une sorte d’audit, de l’exploitation. D’une durée de un à deux jours, il comprendrait une analyse des conditions économiques, organisation-nelles et matérielles de l’exploitation, ainsi que des cultures et de l’évolution des pratiques phytosanitaires.
Ce conseil doit viser une réduction de l’utilisation et des impacts des produits en privilégiant les méthodes alternatives. Il pourra être apporté par les négoces et les coopératives qui choisiront cette voie, les chambres d’agriculture, les conseillers indépendants…
Que dit le texte concernant le vendeur ?
Dans ce projet, le vendeur peut garder le conseil labellisé CEPP (certificats d’économie de produits phytosanitaires). Ainsi, il peut continuer à conseiller le biocontrôle par exemple. Il garderait également un accompagnement à la vente. Concrètement, il devra fournir à l’acheteur les informations concernant la cible (les bioagresseurs), la dose préconisée et les conditions d’application. Il ne va pas seulement rester derrière son guichet et vendre des phytos.
Quid du prix du phyto qui devait, en étant séparé du conseil, connaître peut-être une baisse ?
Le vendeur fera toujours un conseil associé à la vente, et celui-ci a une valeur. Il pourrait donc justifier que le prix ne baisse pas. Par ailleurs, c’est davantage la concurrence qui fait le prix du produit que la loi.