« Le président prendra sa décision dans les prochaines semaines [sur le projet d’aéroport], a rappelé le ministre sur France 2 ce 16 janvier 2018. Évidemment, nous sommes toujours prêts à maintenir l’ordre républicain. » La « zone d’aménagement différé », rebaptisée par les opposants « zone à défendre », « sera en tout cas évacuée des éléments les plus radicaux ».
« Un autre avenir » pour la Zad
« Ce que nous voulons, c’est lui donner un autre avenir. Il y a toute une série de gens qui ont des projets sur la Zad, donc qui sont prêts le cas échéant à pouvoir faire autre chose. Il faut gérer ce genre de crise avec beaucoup de maîtrise », souligne-t-il, louant « la maîtrise » du préfet de police Maurice Grimaud en poste durant les manifestations de mai 1968.
Le président de la République Emmanuel Macron s’est engagé à rendre une décision sur la construction ou non d’un nouvel aéroport au plus tard à la fin de janvier. « Personne n’a envie qu’il y a ait un drame […] une fois que la décision aura été rendue », a pour sa part souligné mardi sur CNews le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.
« Rétablir l’état de droit »
« Une chose est sûre », c’est que si le projet d’aéroport est maintenu à Notre-Dame-des-Landes, « il faut évacuer la Zad », explique Benjamin Griveaux. À l’inverse, si le gouvernement décide d’abandonner le projet au profit d’une modernisation de l’aéroport existant, « il n’y a plus de raison pour les zadistes de rester, et donc [il faut] rétablir l’état de droit sur cette zone-là ».
« Il y a des opposants qui sont des opposants pacifistes […] et puis vous avez des irréductibles, des gens qui sont radicalisés, qu’on évalue à quelques dizaines, peut-être une centaine, poursuit le porte-parole du gouvernement. Ceux-là, il faudra l’emploi proportionné des forces de l’ordre pour les faire partir s’ils refusent de partir. L’État de droit doit pouvoir s’appliquer partout en France. »
La consultation se poursuit
De son côté, le Premier ministre, poursuivait ce 15 janvier, sa consultation sur le projet de Notre-Dame-des-Landes en recevant le président de la Région Bretagne, deux jours après une visite surprise en Loire-Atlantique. Loïg Chesnais-Girard, successeur de Jean-Yves Le Drian à la tête de la Bretagne, a « réaffirmé la position constante » du conseil régional « en faveur du projet ».
Matignon avait prévenu vendredi, théoriquement le dernier jour d’une semaine de discussions avec les élus de l’Ouest, que le Premier ministre poursuivrait les consultations « autant que nécessaire ». Samedi, le chef du gouvernement a effectué une visite surprise en Loire-Atlantique. « Difficile à prendre », la décision « exige encore quelques consultations », a alors expliqué le Premier ministre.