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« Depuis 30 ans que je suis sur l’exploitation, je n’ai jamais vu l’eau monter dans la cour de la ferme. » C’est le triste constat que dresse Jackie Chiret, les bottes dans l’eau de ce qui était une parcelle de blé. Colza, céréales, prairie… Toutes les cultures sont sous l’eau et la décrue s’annonce lente.

Le gel en plus de l’inondation

« Étant donné qu’il n’y a pas de canal d’évacuation, l’eau va devoir s’infiltrer en même temps que le lit de la Seine va descendre », explique Jackie en désignant une autre parcelle de blé. Problème, le phénomène peut prendre jusqu’à deux mois, une période trop longue pour le blé. « Ce qu’on craint maintenant, c’est le gel ; avec l’eau, ça risque de nous couper les plantes », ajoute-t-il.

 

La montée des eaux a également obligé le couple à évacuer ses bovins en urgence. « L’eau s’infiltrait par les murs et rentrait dans la stabulation », raconte-t-il. Seule note d’espoir au tableau, les stocks de fourrages n’ont pas été atteints. « Ça s’est joué à 1 ou 2 centimètres », témoigne Jackie Chiret.

« On nous sacrifie au détriment de Paris »

Pour les exploitants, c’est la troisième inondation en cinq ans. Une situation qui les pousse à bout. « On nous sacrifie au détriment de Paris », se désole Jackie Chiret. « Ça fait des années qu’on sert de réservoir et tout le monde nous oublie », s’énerve Dominique Clyti, administrateur de la FDSEA de l’Aube.

 

« On laisse passer l’eau dans les champs pour ne pas inonder les maisons, pas de problème ; par contre, personne ne veut payer et ça, ce n’est pas normal », ajoute le responsable syndical. Pour lui, si chacun des 15 millions d’habitants de la Région de l’Île-de-France versait un euro par an, l’indemnisation des agriculteurs dont les champs sont inondés serait largement possible.