« L’acquisition de Monsanto était et reste une bonne idée », a plaidé M. Baumann dans un entretien au Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung, l’édition dominicale du FAZ.

 

Bayer a acquis l’américain Monsanto en 2018 pour 63 milliards de dollars. Mais le coût pourrait s’avérer bien plus élevé pour le groupe allemand à mesure que s’additionnent aux États-Unis les procès contre Monsanto, spécialiste des produits phytosanitaires et des semences OGM.

 

Deux mois après le rachat, Monsanto a été condamné en août par un tribunal californien à payer près de 290 millions de dollars de dommages à un jardinier, qui a imputé son cancer à son exposition prolongée au Roundup. La somme a depuis été réduite à 78,5 millions de dollars par un autre juge et Bayer a fait appel sur le fond.

 

Mardi, un jury de San Francisco a considéré que le Roundup, produit-phare de Monsanto, était un « facteur substantiel » dans le déclenchement du cancer d’un septuagénaire, ouvrant la voie à d’importantes indemnisations potentielles et faisant plonger le cours de Bayer en Bourse. Au total, Monsanto fait face à 11 200 affaires similaires aux États-Unis.

 

Pour autant, l’acquisition de Monsanto a été réalisée à l’issue d’un audit approfondi, a assuré Werner Baumann, qui s’appuie sur l’attitude des régulateurs et les études scientifiques.

 

« Les autorités de régulation dans le monde considèrent les herbicides à base de glyphosate comme sans danger quand ils sont utilisés comme il est indiqué », affirme Bayer, qui met en avant « 800 études rigoureuses » sur les effets du glyphosate.

 

Le Centre international de recherche sur le cancer, une émanation de l’OMS, a considéré en 2015 que le glyphosate était « probablement cancérigène » mais l’Autorité européenne de sécurité des aliments et l’Agence européenne des produits chimiques n’ont pas émis de tels avis.

 

Le gouvernement français s’est récemment engagé à cesser d’utiliser le glyphosate d’ici à 2021, sans pour autant inscrire l’interdiction dans la loi.

 

Depuis l’acquisition de Monsanto, le cours de Bourse de Bayer a plongé de près de 40 %.