Pratique vernaculaire, couper son bois reste une activité physique et risquée. Mieux vaut opter pour les bons gestes. L’intervention s’effectue, de préférence, entre le 15 décembre et le 15 février, quand les essences sont hors sève. Si l’on possède les compétences pour abattre un arbre, il est également indispensable de s’équiper d’un pantalon anticoupure, de chaussures de sécurité, d’un casque et de gants.
Fendre avec un pneu
La tronçonneuse constitue l’outil principal : préférez une machine professionnelle d’occasion révisée, plutôt qu’un modèle bas de gamme. L’affûtage de la chaîne l’emporte sur la puissance du moteur. Un bon réflexe consiste à affûter les gouges à chaque plein d’essence. Un coup de craie de bûcheron sur la première dent permet de savoir si on a aiguisé toute la chaîne. En fin de saison, videz le réservoir de la tronçonneuse et faites-la tourner jusqu’à ce qu’elle s’arrête. Ou alors, optez pour un mélange huile-essence Motomix (environ 5 €/l). En aucun cas, ne laissez un carburant classique dans le réservoir : il se désintègre et forme un dépôt qui obture le carburateur.
Les troncs de plus de 20 cm de diamètre doivent être fendus. La méthode du billot, avec hache à fendre et coin éclateur, est recommandée aux personnes mesurant plus de 1,80 mètre. Bernadette Vallée, conseillère en gestion forestière en Sologne, préfère, quant à elle, la technique du pneu : installer sept à huit bûches dans un vieux pneu. Celles-ci sont ainsi maintenues une fois éclatées.
Pour stocker le bois, il faut l’empiler sur au moins 1 m de long, pour plus de stabilité. Il peut rester en forêt, sur des chevrons ou des grosses branches, afin d’éviter la pourriture. Le tas sera tourné vers le vent, couvert d’une tôle ondulée ou d’un bac acier, mais surtout pas enveloppé d’une bâche. Dans son livre L’homme et le bois (1), Lars Mytting estime que si les souris peuvent se faufiler entre les bûches, c’est la garantie d’un bon séchage !
Il est également possible de réaliser des fagots pour simplifier la manutention. Selon les essences, le bois sèche en deux ou trois ans avant de descendre à 20 % d’humidité, le minimum pour obtenir un feu sans encrassement. Aude Richard
(1) L’homme et le bois. Fendre, stocker et sécher le bois : les secrets de la méthode scandinave, Gaïa Éditions, 2016.