Janvier est le mois des soldes et des augmentations de tarifs, des vœux et des bonnes résolutions qui, souvent, ne durent pas. C’est aussi le début d’une année où, à défaut de déchiffrer le futur, l’on ressent le besoin d’explorer notre mémoire collective, en jalonnant ces douze mois de commémorations en tout genre. Outre la fin de la Première Guerre mondiale, qui va clôturer quatre intenses années de rétrospectives, 2018 fêtera les premières représentations de L’Avare de Molière et la publication des Fables de La Fontaine, il y a 350 ans, ainsi que la mort de Debussy, il y a un siècle. On commémorera également la naissance de Chateaubriand, il y a 250 ans, ainsi que celles d’Edmond Rostand et de Paul Claudel, il y a 150 ans, l’année où était fondée la prestigieuse École pratique des hautes études.

Plus près de nous, au moment des jeux olympiques d’hiver de Séoul, on aura une pensée pour ceux de Grenoble, en 1968. De même que, lors de la prochaine coupe du monde de football, les supporters français espéreront le même dénouement qu’en 1998. Côté histoire politique, entre les soixante ans de la Constitution gaullienne de 1958 et les cinquante ans de Mai 1968, lequel de ces deux événements demeure le plus marquant en 2018 ? 1968, c’est aussi la première greffe du cœur en Europe, la sortie en salles de Baisers volés, de François Truffaut, et la publication de Belle du seigneur, d’Albert Cohen. Dix ans plus tard, disparaîtront deux stars de la chanson, Claude François et Jacques Brel…

Dans ces rétrospectives très franco-françaises, sans doute aura-t-on une pensée pour ces icônes internationales que sont Nelson Mandela, né en 1918, Gandhi, mort en 1948, et Martin Luther King, mort en 1968, ainsi qu’un regard sur le Printemps de Prague en 1968, comme un présage, vingt et un ans avant la chute du mur de Berlin. Comme les événements se succèdent à un rythme accéléré… ! Les années passant, il est vrai, la perception du temps s’emballe.