Tout le monde aime la campagne. Celle rêvée que traversent les voyageurs de mai à septembre, que glorifie si bien le Tour de France. Et viennent les dernières fêtes de villages animées par des bénévoles peu avares de leur temps, les concours de labour qui fleurent bon la rentrée des classes pour tout le monde !

Et là… Patatras ! Le gouvernement confirme que les emplois aidés vont chuter de 459 000 à 310 000. Pour les élus ruraux, déjà sur le qui-vive depuis le mois d’août, c’est la douche froide. Car dans les écoles, signe indispensable de la vitalité des bourgs, la garderie, la cantine, le ménage ou encore le transport dépendent de ces emplois, payés à peine 700 euros, qui permettent à la fois d’assurer la qualité de l’accueil des enfants et de donner du travail à des personnes éloignées de l’emploi.

Sans doute le système n’est-il idéal pour personne. Mais les élus (dont les budgets de fonctionnement sont rognés année après année) ont déjà organisé la marche de leurs écoles pour l’année qui vient. La suppression en dernière minute des emplois aidés, c’est la ruralité que l’on asphyxie. Ces emplois que la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a un peu vite qualifié de coûteux et inefficaces, ont permis aux communes rurales de retenir des familles en offrant aux enfants une organisation de leur journée scolaire proche de celle des enfants des villes. Ils aident aussi à assurer une part des services dédiés aux personnes âgées.

Sans parler du domaine associatif qui puise aussi dans cette ressource : la Bretagne a rappelé que ses 65 000 associations, ce sont 108 000 salariés et 550 000 bénévoles ! Le chef de l’État et le Premier ministre ont annoncé qu’ils allaient redéfinir les secteurs qui auront prioritairement le droit aux contrats restants (l’Éducation nationale, l’outre-mer et le secteur sanitaire et social). Qu’ils se rappellent que la France est belle, mais si elle est forte de sa vitalité rurale. La carte postale, il faut aussi l’entretenir !