Ça s’est passé dans ma région. Pourquoi ne pas en éprouver une certaine fierté ? Madame Royal a inauguré la première route solaire au monde. Rien à voir avec le Roi-Soleil et nul ne sait si on ne s’y brûlera pas les doigts ; autrement dit, si la technique et les finances suivront. Le projet, toutefois, mérite d’être éclairé : un tronçon de route secondaire long d’un kilomètre et revêtu de dalles photovoltaïques serait en mesure de fournir l’éclairage public d’une ville de 5 000 habitants. Quand on sait l’importance que revêt pour l’avenir l’énergie renouvelable non polluante, on peut espérer que s’impose sur l’ensemble du territoire la diffusion d’une telle source énergétique s’ajoutant à la bioénergie et à l’éolien, dans la mesure où ce dernier ne porte pas ombrage à l’activité touristique.
Après la plus mauvaise année agricole du siècle naissant, se pose la question de savoir comment rebondir. À cet égard, la valeur du foncier qui se renforce, en dépit d’une réduction des prélèvements de l’urbanisation, paraît avoir les vertus d’un signe précurseur. Il semble notamment qu’en tirant parti de toutes les capacités du sol, la richesse ne se concentre plus exclusivement sur les villes, mais puisse se diffuser sur l’ensemble du territoire.
Sans doute ne changera-t-on pas de sitôt les habitudes d’une population accoutumée à payer sa nourriture au-dessous de son prix de revient, mais la lassitude à l’égard d’une société de pure consommation tend à revaloriser le qualitatif tant alimentaire qu’environnemental. D’autre part, les moyens modernes de communication réduisent progressivement le handicap des distances, et les nouvelles entreprises du numérique imposent moins de concentration humaine. Et on peut espérer qu’avec ou sans voie photovoltaïque, les chemins de nos campagnes redeviennent progressivement des chemins plus porteurs de lumière.