Le réseau Campagna Amica compte aujourd’hui 1 300 marchés de producteurs dans tout le pays. L’idée est née il y a moins de dix ans au sein du principal syndicat agricole italien, la Coldiretti. « Sur un marché classique, le consommateur confond trop souvent revendeur et producteur. Ce dernier doit passer beaucoup de temps à informer les clients avant de faire décoller son chiffre d’affaires », constate Antonio Mereu, président du marché de Cagliari, en Sardaigne, et producteur de tomates sous serre à Assemini.
Agréments
En 2008, la fondation Campagna Amica crée donc des marchés spécifiques de producteurs et s’occupe de la communication et des animations (dégustations, démonstrations, cours de cuisine…). La couleur jaune du syndicat devient en quelques années une marque d’envergure nationale.
Dans chaque ville, une association se charge de négocier l’emplacement et d’agréer les producteurs. D’après Michele Arbau, responsable régional de Campagna Amica en Sardaigne, il faut au moins un bassin de 10 000 habitants pour ouvrir un marché de producteurs. La clientèle est locale, rarement touristique, d’où une baisse de fréquentation l’été.
L’emplacement est loué auprès des propriétaires, qui peuvent être des marchés municipaux, les jours où le marché classique ne fonctionne pas, comme des terrains privés ou publics. Les tarifs sont donc très variables. À Sassari, c’est même un centre commercial qui a proposé gratuitement son parking pour installer les stands. Dans la capitale économique de Milan, le marché est couvert et ouvert un soir par semaine, pour simplifier la vie des consommateurs qui travaillent en journée.
Les organisateurs installent les stands avant l’arrivée des agriculteurs et pêcheurs. Ces derniers ne peuvent proposer à la vente que leurs propres produits, éventuellement travaillés à façon. Pour les produits transformés, les ingrédients complémentaires doivent être à 100 % italiens. Les exposants ne sont agréés que pour une gamme précise, afin de ne pas se faire concurrence entre eux. Campagna Amica contrôle leur conformité juridique : cotisations sociales, fiscalité, agrément sanitaire… Seuls les professionnels sont admis. Environ trois fois par an, la fondation envoie sur les exploitations, à l’improviste, un organisme extérieur pour vérifier la conformité au cahier des charges. « Notamment pour nous assurer que les quantités vendues sont proportionnelles aux quantités produites », précise Antonio.
Prix attractifs
Le responsable du marché effectue régulièrement un relevé de prix en grande distribution et sur les marchés classiques, puis établit une grille de prix. Les producteurs s’engagent à vendre leurs produits 30 % moins cher que ce prix moyen relevé.
« C’est grâce à cette rigueur et cette transparence que les marchés ont acquis leur notoriété », conclut Michele Arbau.