Le 7 mars dernier, Mengniu prenait le contrôle de Modern Farming, dont il était déjà le premier actionnaire, et qui lui fournissait 30 % de ses approvisionnements en lait. « Cofco, premier actionnaire de Mengniu, a incité le groupe à se fournir en priorité auprès de fermes de grande taille, explique Hal Qin, analyste chez Beijing Orient Dairy Consultants. Cette acquisition correspond tout à fait à cette stratégie. Elle intervient en outre dans un contexte tendu, avec des approvisionnements instables en raison de cessations d’activité. » Les difficultés financières de Modern Farming expliquent peut-être aussi en partie pourquoi Mengniu a décidé d’intégrer un fournisseur aussi vital.

230 000 vaches

À côté des établissements de Modern Farming, la ferme des 1 000 vaches semble bien petite ! Le groupe, coté à la Bourse de Hongkong, compte ainsi 230 000 vaches sur 26 fermes et produit 1,1 milliard de litres de lait par an.

Dans ces fermes-usines, les chiffres donnent le tournis. Exemple à la ferme de Shuangcheng dans le Heilongjiang, dans le nord-est du pays. Su un troupeau de 15 600 animaux, ses 5 000 vaches en lactation produisent chacune 32 kg de lait par jour, contre 20 kg en moyenne dans la province.

L’alimentation, informatisée par grandes zones de 240 vaches, est préparée par lots de 8 t, et la traite opérée via quatre stations tournantes de 80 places chacune. Quant au méthaniseur, il permet de traiter 2 000 t de lisier par jour. Le tout sous la supervision de 280 salariés…

Inquiétudes

Une production laitière concentrée sur quelques fermes géantes facilite les contrôles. De quoi satisfaire les autorités, qui ont largement soutenu la restructuration du secteur suite à la crise de la mélamine.

Mais ce modèle suscite aussi des doutes. « Avec en moyenne 55 vaches par personne (15 600/280 salariés), la ferme ne fait pas d’économies d’échelle en ce qui concerne le nombre de salariés, relève un observateur. Sans parler des aspects sanitaires, qui représentent un risque majeur pour ce type d’exploitation. » Malgré l’optimisation des coûts de production, ces derniers restent très élevés, en raison notamment de l’alimentation. Enfin, la pression sur l’environnement de telles fermes, même quand elles ont recours à la méthanisation, est considérable.