«Même si le pruneau sec est un excellent produit, le marché est difficile, reconnaît Arnaud Tepey, pruniculteur à Penne-d’Agenais (Lot-et-Garonne). Autrefois, la prune d’ente, que l’on sèche pour la fabriquer, était consommée fraîche. Aujourd’hui, tout part au séchage. C’est pourquoi, avec une dizaine de producteurs de l’UPI (Union des pruniculteurs individuels), nous avons décidé de relancer la vente en frais. »
Ces derniers ont créé la SARL Saveurs d’Aliénor pour la commercialisation et la marque La robe de sergent, en référence à l’habit de couleur prune que portaient les sergents après la Révolution. Ils ont imaginé deux emballages : un plateau en vrac en bois de 5 kg et un petit panier filmé de 1 kg.
Haute qualité
« Nous avons rédigé un cahier des charges très strict pour garantir la qualité, précise Arnaud Tepey. La cueillette se fait à la main et 60 à 80 % des fruits doivent avoir gardé leur queue, sinon ils sont trop mûrs. Ils doivent être croquants, sucrés, mauves d’un côté et jaunes de l’autre, tournant au violet. Nous voulons qu’ils se différencient des prunes d’ente encore vertes, ramassées à la machine. »
Les revendeurs ont apprécié la proposition. Les producteurs ont vendu plus de 16 t durant les quatre semaines de récolte de l’été. Le gros des volumes est parti sur les Min de Rungis et de Lyon, mais les supermarchés locaux ont aussi joué le jeu. Chaque pruniculteur a expédié ses palettes de chez lui. L’an prochain, l‘équipe regroupera la production sur un même site pour la contrôler et l’expédier de façon centralisée. « Nous n’avons pas vendu nos fruits plus chers que lorsque nous les transformons en pruneaux, mais nous ne payons pas le séchage et sommes réglés en fin de mois, ajoute le gérant. Ça fait de la trésorerie et une diversification. » F. J.