Julien Semblat, éleveur à Beyssenac (Corrèze), espère obtenir une vraie valorisation de sa rémunération, en fonction de la qualité des peaux destinées aux tanneries. En Corrèze, Dordogne et Haute-Vienne, l’industrie du luxe, qui compte des marques prestigieuses comme Hermès ou le sellier CWD, est demandeuse de peaux « zéro défaut ». Ces trois départements avec les acteurs de la filière cuir en Nouvelle-Aquitaine, la Région et le comité du veau sous la mère se sont réunis au sein du projet Filière excellence cuir Nouvelle-Aquitaine (FECNA). L’objectif est d’améliorer la qualité des cuirs produits localement avec un engagement de tous les acteurs, de l’élevage à la tannerie, en passant par l’abattage.
Déparasiter
L’élevage de Julien Semblat est engagé dans la démarche depuis trois ans : « Nous avons été sollicités par le GDS de la Corrèze qui nous accompagne techniquement. Le coût du traitement parasitaire est pris en charge à 100 %. Il équivaut à six euros par vache et un euro par veau. Avant 2017, notre souci concernait les infestations régulières de poux, qui laissent des traces et des cicatrices. Aujourd’hui, on traite les veaux et les mères et on déparasite les étables. En trois ans, nous sommes passés de 77 % de cuirs qualifiés d’inexploitables à 67 % de très belles peaux. »
Des cicatrices persistantes nécessitent toutefois d’approfondir le protocole en vérifiant les facteurs susceptibles d’altérer la qualité des cuirs après la sortie d’élevage (transport, allotement, abattoir). « La qualité des peaux est liée aux performances zootechniques, insiste Julien Semblat. La demande des industries est là. Il serait logique qu’on en tire avantage en termes de revenu complémentaire. Si on obtenait ne serait-ce que 50 euros par peau, ce serait déjà bien. » C-H. Yvard