Les présidents des chambres d’agriculture du Nord-Pas-de-Calais, de l’Oise, de l’Aisne et de la chambre régionale ont annoncé le 18 septembre, à Saint-Quentin (Aisne), la fusion de leurs quatre institutions le 1er janvier 2021. Ils ont pour cela retenu un mode de fonctionnement nouveau, à savoir un budget et un employeur uniques, mais aussi le maintien de chambres « territoriales » dans chacun des départements. « Nous avons inventé quelque chose, nous y travaillons depuis plusieurs mois avec le ministère de l’Agriculture et l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) », souligne Olivier Dauger, président de la chambre régionale, qui assurera la présidence de la nouvelle institution. Un décret devrait valider ce mode de fonctionnement d’ici la fin de l’année. La Somme, cinquième département de la région, a souhaité dans l’immédiat rester indépendante.

La région Hauts-de-France est la première en France pour la valeur ajoutée nette par actif agricole. Mais, comme l’a rappelé Robert Boitelle, président de la chambre de l’Aisne, elle doit faire face à des enjeux très lourds pour les années à venir : évolution climatique, réforme de la Pac, attentes sociétales et environnementales, revenus incertains ou encore perte de terres agricoles.

Plan de relance

« Pour faire face à ces enjeux, nous avons identifié des axes de travail pour une agriculture plus résiliente », a indiqué Christian Durlin, président de la chambre du Nord-Pas-de-Calais. L’un d’entre eux est la diversification, avec l’étude de nouvelles cultures comme le tournesol, le soja ou le quinoa. Les responsables des chambres ont prévu de conforter les filières existantes, comme celle des betteraves sucrières, et d’en structurer de nouvelles. Ils vont tenter de profiter pleinement du plan de relance du gouvernement en s’inscrivant dans le plan protéines et dans les projets alimentaires territoriaux, en approvisionnant par exemple les cantines avec davantage de produits locaux. Ils vont aussi se focaliser sur les abattoirs de taille moyenne multiproduits, car la Région a un point faible en volailles et un porc sur deux est abattu en Belgique.

Enfin, cette nouvelle chambre d’agri­culture des Hauts-de-France va se doter de trois pôles de recherche et développement, un en grandes cultures, un en légumes et un, à mettre sur pied, en élevage. Les liens vont également être renforcés avec les écoles d’ingénieurs, UniLaSalle à Beauvais et Isa-Yncrea à Lille.

Blandine Cailliez