Le 10 juillet, Serge Bousquet-Cassagne, président de la chambre départementale d’agriculture du Lot-et-Garonne, s’est vu infliger, par le tribunal correctionnel d’Agen, une peine de neuf mois de prison assortie de la révocation d’un sursis de quatre mois attaché à une condamnation antérieure. Son vice-président, et ex-président de la Coordination rurale du département, Patrick Franken, a été condamné à huit mois de prison et à la révocation d’un sursis de quatorze mois. Ils ont tous deux été condamnés pour la construction de la retenue de Caussade, d’une capacité de 920 000 m3, contre laquelle luttent depuis deux ans des associations de défense de l’environnement.
De la prison ferme pour un lac, « il faut le faire »
« Nous avons fait appel dans la foulée », précise Serge Bousquet-Cassagne. Il espère que les juges d’appel seront plus cléments et que le temps aura fait son œuvre. Les deux hommes devront également s’acquitter chacun d’une amende de 7 000 euros. Pour Serge Bousquet-Cassagne, ce jugement n’est pas une surprise : « Au vu de l’audience du 3 juillet, nous savions que nous serions épinglés au mur. Nous nous attendions à de la prison ferme, tout était organisé pour que ce verdict tombe », ajoute-t-il. Avec une pointe d’ironie, il dit relativiser le verdict : « On fait de la prison ferme pour avoir construit un lac, il faut le faire. »
Personne morale, la chambre d’agriculture a écopé, elle, de 40 000 euros d’amende, dont 20 000 avec sursis, mais ne sera pas obligée de remettre le site dans son état originel, comme l’avait demandé le parquet à l’audience le 3 juillet. Une « très bonne nouvelle », juge Serge Bousquet-Cassagne. Il se félicite d’ailleurs que le lac soit actuellement plein et que les vannes aient été ouvertes le 8 juillet, « pour permettre à 28 agriculteurs d’irriguer leur maïs ».
Marie-Astrid Batut