Le 29 février, une soixantaine de personnes sont venues aider Benoît Laforgue, arboriculteur à Bessens, dans le Tarn-et-Garonne, à planter 1 200 arbres et arbustes (frêne, sureau noir, saule, cornouiller sanguin…) sur une parcelle de 4 ha séparant ses vergers de la Garonne. La moitié de ses volontaires étaient des salariés de la coopérative Blue Whale, à laquelle adhère l’agriculteur, et les autres, des adhérents des associations Nature en Occitanie, WWF et Campagnes Vivantes 82. « Cette journée était le résultat de plusieurs années de réflexion de Blue Whale pour inciter les arboriculteurs à échanger avec les écologistes, explique Emmanuelle Terrien, qui suit les démarches qualité des producteurs au sein de la coopérative. Dès 2016, nous avons pris contact avec Nature en Occitanie. Au départ, les arboriculteurs étaient frileux et craignaient de se faire traiter de pollueurs. Mais ils avaient aussi envie d’avancer. »
Diagnostics et plans d’actions
Benoît Laforgue a été le premier, en 2017, à recevoir sur son exploitation trois écologues qui ont répertorié la faune et la flore, et réalisé un diagnostic de biodiversité. Ils lui ont conseillé de planter arbres et arbustes d’espèces locales, afin de protéger ses vergers des bois flottés charriés par le fleuve en crue et fournir un support aux chauves-souris arboricoles, auxiliaires des vergers qui consomment les insectes ravageurs. Le coût de la plantation et de l’entretien sur cinq ans est de 43 800 €, pris en charge à 100 % par le dispositif Natura 2000 (53 % Europe, 47 % État).
Deux autres diagnostics ont été réalisés en 2019. L’un chez un adhérent des Pyrénées, où couverts entre les rangées d’arbres, haies et jachères fleuries seront mis en place. Le deuxième sur les coteaux de Moissac (Tarn-et-Garonne), où le biotope a été trouvé en bonne santé. Cette année, ce sont six autres fruiticulteurs, dont trois en Nouvelle-Aquitaine, qui recevront des naturalistes dans leurs vergers.
Florence Jacquemoud