Au Mas des agriculteurs, le nom de chaque producteur est affiché sur une ardoise au-dessus du rayon, ainsi que les kilomètres parcourus par la marchandise. « Nos clients y trouvent des produits locaux, frais et de saison, et ils se font plaisir », note Jean-Paul Robert, le directeur de cette structure collective, ouverte depuis juin 2019. Le projet a été porté par la chambre d’agriculture. Trois mille exploitants, à titre individuel ou au travers de leur coopérative, ont investi dans la société qui gère ce magasin. Situé dans une zone commerciale fréquentée, celui-ci dispose d’une surface de vente de 970 m² et d’un grand parking. « Les consommateurs achètent ici après avoir fait leurs courses dans les grandes enseignes à côté », constate le boucher.
Sous les verrières, l’espace de vente, très lumineux, accueille une large gamme de produits, comprenant fruits, légumes, vins, viandes, charcuteries, produits laitiers, œufs, huiles, olives, riz, pâtes, farines, pain, miel et confitures. Ceux-ci sont livrés en direct, principalement par des agriculteurs gardois. « Les fruits et légumes sont en rayon moins de douze heures après leur cueillette », note Jean-Paul Robert. La clientèle apprécie. « C’est la première fois que je viens. Des amis m’ont dit qu’il y avait de bons produits, cela m’intéresse », explique une dame qui travaille à proximité. Sophie, elle, a déjà pris des habitudes : « Chaque semaine, je complète mes achats du supermarché avec des produits locaux. »
Un premier bilan positif
Six mois après l’ouverture, le bilan est positif. « Nous couvrons nos frais. Il faut maintenant affiner notre sélection de produits et veiller à proposer une qualité régulière », souligne le directeur. Les agriculteurs, de leur côté, voient les ventes progresser avec satisfaction. « C’est un bon débouché. J’en profite pour diversifier ma gamme », note Alexandre Floutier, d’Uchaux, qui produit des fromages de chèvre, des crèmes dessert, des farines et des pâtes fraîches.
Pour toucher une clientèle pressée, le Mas des agriculteurs vient d’ouvrir un drive. « Nous groupons également des produits destinés à la restauration collective », détaille Jean-Paul Robert. La logistique est ainsi optimisée. Afin de renforcer l’attractivité du lieu, un restaurant devrait ouvrir prochainement à côté du magasin. « Il s’y approvisionnera et mettra en valeur nos produits », ajoute-t-il.
Frédérique Ehrhard