Située entre Pontivy et Lorient, au cœur de la Bretagne, Pluméliau-Bieuzy compte 4 500 habitants, de nombreux commerces et services et près de 80 fermes. Elle est la première commune à avoir adhéré à l’association Agriculteurs de Bretagne en 2018.

En signant la charte, elle s’engage à favoriser le dialogue entre agriculteurs et résidents au travers d’au moins deux actions concrètes par an (par exemple, visite de fermes, promotion dans ses publications…). « Adhérer n’a fait qu’officialiser nos pratiques », assure Benoît Quéro, le maire. Ce vétérinaire peut s’appuyer sur un conseil municipal doté d’une « sensibilité agricole », avec 4 exploitants parmi les 27 conseillers. En février 2016, en pleine crise agricole, agriculteurs et élus organisent une opération « casse-croûte français » à l’entrée du bourg. Pour le premier magistrat, « c’est l’acte fondateur du soutien du village ». Grâce à cette action, la commune remporte le challenge de la communication d’Agriculteurs de Bretagne. L’année suivante, la municipalité réalise un labyrinthe de maïs afin d’informer sur les céréales dont l’organisation est assurée par les associations communales. Un succès avec 6 000 entrées et une nouvelle victoire au challenge. Pour la municipalité, adhérer à l’association devient une évidence. Celle-ci revoit alors ses statuts de manière à intégrer les collectivités.

Force économique

« La participation est symbolique (0,10 €/habitant) mais l’adhésion est un acte fort. Nous reconnaissons que l’agriculture est une vraie force économique sur nos territoires », estime l’édile. Un contrepoids face à l’agri-bashing. « Quand un agriculteur s’installe, il en est fait état dans le bulletin municipal au même titre qu’un artisan ou commerçant, poursuit Yannick Clequin, agriculteur à Pluméliau. L’an passé, “Les matinales des entreprises” ont été organisées sur deux exploitations avec des portes ouvertes pour les habitants. »

Le dialogue s’instaure. Les exploitants préviennent leurs voisins quand ils épandent du lisier à côté des habitations. « Ces actions participent à démontrer que les agriculteurs sont des acteurs économiques comme les autres. Ils ne sont plus regardés sous le seul angle du pulvérisateur ou de la tonne à lisier », affirme le maire. Son dernier projet : créer une association des acteurs économiques, incluant, bien évidemment, les agriculteurs.

Isabelle Lejas