La Dordogne devrait connaître une hausse des températures de 3 à 5 °C en moyenne, selon le Giec (1). À l’avenir, les étés seront plus secs et les périodes hivernales davantage pluvieuses. Ces changements climatiques, dont les effets se font déjà sentir, étaient au cœur des débats d’une journée consacrée à la gestion de l’eau, organisée le 7 février par la chambre d’agriculture. Le stockage devient donc une priorité pour l’activité agricole. « Il est nécessaire de sécuriser les apports en eau, en particulier pour ceux qui ont fait le choix de l’irrigation et ont investi. Certains doivent faire face à des ruptures d’alimentation en période de sécheresse. Ce n’est plus acceptable », a déclaré Éric Frétillère, président de l’Association des irrigants de France et de Dordogne.

Besoins différents

Cette journée, à laquelle ont participé une centaine de personnes, a permis de faire le point sur les solutions qui s’offrent à l’agriculture, malgré les freins d’ordre réglementaire, administratif et, désormais, sociétal. Le président des irrigants de Dordogne défend l’idée de réponses multiples, adaptées au territoire : « À dix kilomètres près, les besoins sont parfois différents. Il n’y a pas d’option unique : il peut s’agir de retenues collinaires, de transfert d’eau, de réutilisation des eaux usées traitées ou encore de barrages. » Exemple en Nouvelle-Aquitaine, où cent vingt-sept retenues ont été réalisées en quinze ans, d’une capacité de 10 millions de mètres cubes, dont trente-huit en Dordogne, permettant d’en stocker 1,924 million.

L’Association des irrigants de Dordogne travaille avec l’association départementale d’hydraulique agricole et l’organisme unique de gestion collective du bassin de la Dordogne à l’élaboration d’un projet départemental visant une gestion pragmatique de l’irrigation. L’objectif : intégrer à la réflexion tous les acteurs de société.

C.-H. Yvard

(1) Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.