Après le grand rassemblement qui a réuni 400 tracteurs à Lille (Nord), le 22 janvier, à l’appel conjoint de la Coordination rurale, des FDSEA et JA, les agriculteurs des Hauts-de-France restent mobilisés contre les ZNT. Le ton est monté au sein du syndicalisme majoritaire avec des moyens d’action plus radicaux. Mardi 4 février, à 2 heures du matin, des manifestants de la FDSEA de l’Oise ont déchargé des boues de station d’épuration devant le centre des finances de Beauvais. Au lever du jour, 400 exploitants de la FDSEA du Pas-de-Calais et 200 tracteurs ont investi la place centrale de Saint-Omer. Afin de dénoncer la perte de surface, les paysans ont étalé de la terre dans le centre-ville avec le slogan « Cultivons le centre-ville puisque l’on ne veut plus des agriculteurs dans les champs ! » Pendant ce temps, d’autres manifestaient à Arras.
Des secteurs très densément peuplés
La nuit suivante, des agriculteurs du Nord ont déversé du fumier, du purin et d’autres déchets devant la préfecture et le port fluvial de Lille. Au petit matin, plusieurs lieux symboliques de Lille, Douai et Valenciennes étaient pris pour cible. Le lendemain, le 7 février, des déchets ramassés sur les bordures de champs ont été déposés à Douai (Nord). « Ce décret est inacceptable, explique François Fontenier, de la FDSEA. Nous revendiquons une distance de zéro mètre. » Le département du Nord est très densément peuplé et son agriculture tournée vers des productions à forte valeur ajoutée (pommes de terre, endives, légumes). Selon le syndicaliste, les ZNT à 20 m représentent une perte de 20 millions d’euros de chiffre d’affaires à l’échelle du département. La FDSEA accuse le gouvernement de mettre en place une nouvelle distorsion de concurrence. Elle dénonce aussi la non-prise en compte dans ce décret des chartes de bon voisinage, mises en place au préalable.
De son côté, la Coordination rurale prévoyait de sensibiliser le grand public au caractère cancérigène de l’essence lors d’une action à la station-service du Leclerc de Saint-Quentin (Aisne). Renaud d’Hardivilliers