En bordure de la RN 83, l’extension de la fruitière de la commune de Grange-de-Vaivre (35 habitants), dans le Jura, ne passe pas inaperçue. Aux 250 m2 actuels, comprenant également un magasin de vente directe, vient de s’ajouter un nouveau bâtiment de 580 m2 sur 20 mètres de haut.
La fruitière a été créée en 1998 par six producteurs désirant produire en bio. Aujourd’hui, le nombre de sociétaires est de douze, avec une collecte de plus de 3 millions de litres par an pour produire exclusivement au lait cru de la crème, du beurre, du morbier, de la tome et surtout du comté affiné dans les caves Marcel Petite.
Améliorer les conditions de travail
Pour Pierre-émile Bigeard, président de la coopérative Val de Loue depuis 2015, « cet investissement en matériel était indispensable afin de changer les cuves pour une plus grande capacité et de mettre l’outil en conformité avec la réglementation bio ».
Les équipements permettront d’améliorer les conditions de travail des trois fromagers. « Certaines manipulations, comme le portage ou le retournement des meules pour le salage, seront automatisées », précise l’éleveur. L’extension verra également la création de locaux pour les sept employés. Enfin, la chaudière de la fromagerie sera changée, passant du bois au gaz pour tout le système de chauffage, de refroidissement des tuyauteries et des cuves, avec récupération d’énergie. Pierre-émile Bigard justifie l’abandon du bois à cause du coût et de l’espace requis, plus importants. Il ajoute : « Le temps de chauffage des pellets est long, alors qu’avec le gaz la chaleur est immédiate, d’où une réelle économie d’énergie. » Un camion-citerne pour la collecte quotidienne (plus de 100 km) est aussi prévu.
Au total, trois millions d’euros sont engagés. « Ce nouveau bâtiment nous projette vers l’avenir. C’est primordial car la moitié des sociétaires a moins de 40 ans. » Jean-Pierre Amet