«Ce qui s’est passé au sein de l’instance de coconstruction (ICC) est extraordinaire, se félicite Sylvain Laganthe, jeune agriculteur à Couffouleux, qui a représenté JA du Tarn durant les deux ans et demi de travail du groupe. Aboutir à la reconnaissance par tous des besoins en eau du territoire, et à un consensus sur les outils à créer pour que tout le monde ait accès à cette ressource, est une belle avancée. »

Le lundi 9 septembre, les cinquante et un membres de l’ICC, représentant agriculteurs, acteurs de la vie économique et associative, pouvoirs publics et citoyens, se sont ainsi mis d’accord sur trois axes. Tout d’abord, en Tarn-et-Garonne, au nord de la vallée, la retenue du Thérondel, de 820 000 m3, sera optimisée grâce à un pompage dans le Tarn, selon les possibilités du réseau du syndicat d’irrigation de la vallée du Tarn. Ceci permettra une meilleure distribution de l’eau dans ce secteur.

Un million de mètres cubes

En second lieu, les retenues collinaires individuelles existantes des agriculteurs seront valorisées et mutualisées pour le soutien des écoulements naturels du Tescou et l’alimentation d’autres irrigants installés sur les coteaux bordant le ruisseau. Cependant, seules quatre d’entre elles sont suffisamment importantes et bien entretenues pour être partagées. Enfin, la création d’une retenue sur le haut bassin du Tescou – limitée à un million de mètres cubes disponibles –, proposée par le conseil départemental du Tarn, a été acceptée par tous les participants. Son emplacement exact n’est pas encore défini, ni le volume d’eau qu’elle contiendra réellement. Les associations écologistes de l’ICC ont demandé une nouvelle étude sur les besoins pour réalimenter la rivière avec un débit d’objectif d’étiage de 136  l/sec, sur les attentes des agriculteurs et sur l’eau nécessaire à la salubrité publique (eau potable, réserves incendie…). Mandatée pour ce travail, l’Agence de l’eau a deux mois pour compulser les contributions existantes et rendre ses conclusions. Le département, maître d’œuvre du projet, devra commencer les travaux d’ici le début 2021, s’il ne veut pas perdre le financement prévu au plan État-Région.

Florence Jacquemoud