Depuis juillet 2018, l’atelier de découpe de Vallégrain est installé dans l’ancien abattoir de bovins et d’ovins de Nogent-le-Rotrou. Le spécialiste du porc a réussi, avec l’aide de la communauté de communes, à redonner une nouvelle vie à ce bâtiment et à réunir ses trois anciens ateliers sur un seul site. Un soulagement pour l’emploi local et les éleveurs.
Créé il y a trente ans par Francis Leveau, un éleveur qui cherchait à valoriser ses trente porcs, Vallégrain est devenu un groupe agro-alimentaire avec un chiffre d’affaires de 90 millions d’euros et 400 salariés. L’entreprise familiale couvre tous les métiers de la filière porcine (lire l’encadré). Opérant sous signe de qualité (label rouge et Bleu-Blanc-Cœur), le groupe travaille avec 180 « éleveurs partenaires », dont la moitié sont intégrés. « Grandir n’est pas une fin en soi. L’important est de sécuriser les débouchés et de valoriser nos cahiers des charges », indique Francis Leveau.
Dans ce contexte, l’entreprise monte une filière de porcs bio, avec un objectif de commercialiser 400 porcs par semaine à la fin de 2020. Fleury Michon, au capital de la filiale Vallégrain développement à hauteur de 50 %, assure déjà un débouché à 200 porcs. Reste à trouver des éleveurs. Yves Bacle, éleveur de porcs sur paille à Dancé (Orne), a été un des premiers à passer en label rouge pour Vallégrain. Son fils, Bertrand, devrait être un des premiers éleveurs bio. Il a entrepris la conversion de 100 ha ce printemps. « Nous attendons les détails de la révision du règlement bio, qui entrera en vigueur en 2021, pour modifier nos bâtiments », indique Yves Bacle.
Recherche céréaliers bio
Le groupe souhaite mettre en place un système bio permettant de diminuer les coûts et les problèmes sanitaires. L’objectif est de créer des ateliers d’engraissement de 450 porcs chez des agriculteurs céréaliers, avec des animaux au même stade de développement. « Nous proposons des contrats sur sept ans, s’il y a des investissements à effectuer, avec un prix de base de 3,60 € le kilo (56 TMP), indexé sur l’aliment. Dans notre cahier des charges, nous envisageons des élevages sur paille, en bâtiment, avec 2,3 à 2,7 m2 par porc. Les céréaliers peuvent fabriquer leur aliment et bénéficient du fumier pour la fertilisation. Il faut compter environ vingt heures de travail par mois et par lot », explique Laurence Jupin, responsable des cahiers des charges. Avec ce système de « bio spécialisé », Francis Leveau espère rendre le bio, produit en France, accessible à tous les consommateurs.
Aude Richard