Mercredi 7 novembre, une quarantaine d’éleveurs se sont rassemblés à Saissac, devant le dépôt de la coopérative Arterris, pour protester contre sa fermeture annoncée. « Ce dépôt devait fermer fin novembre. Nous avons été prévenus individuellement un mois avant, sans avoir été consultés auparavant en tant qu’adhérents de la coopérative. Depuis que celle-ci a grossi et s’étend sur tout le sud de la France, nous ne sommes plus que des numéros », regrette Éric Olivier, éleveur de brebis laitières à Montolieu, un village voisin.

Il s’approvisionne régulièrement au dépôt et au Gamm vert installé juste à côté. « Si ces deux magasins ferment, il faudra aller à Bram, à 20 minutes de là. Et, surtout, nous perdrons un lieu de rencontre important pour la vie sociale du village », ajoute-t-il. D’autres agriculteurs achètent moins que lui à ce dépôt. « Mais dans une coopérative, chaque adhérent devrait compter, au-delà du montant de ses achats », estime Guillaume Couturier, éleveur et paysan boulanger à Saissac, qui a lancé la mobilisation. La coopérative avait programmé cette fermeture dans le cadre d’un dispositif d’économies à réaliser sur deux ans.

Solution à l’étude

« Nous voulons rationaliser notre réseau de dépôts pour éviter de perdre de l’argent. Celui de Saissac est surtout un dépôt de dépannage », relève Régis Serres, le président d’Arterris. Face à la mobilisation, le conseil d’administration a accepté de conserver le dépôt et le Gamm vert ouverts encore quelques mois, le temps de chercher une solution.

« Nous devons arriver à garder la proximité, tout en trouvant un modèle économique viable », ajoute le président. De leur côté, les adhérents souhaitent être écoutés et pris en compte. « Le chiffre d’affaires de ces magasins a baissé. Celui de nos exploitations aussi et, pourtant, nous ne mettons pas la clef sous la porte. La situation est difficile dans les zones d’élevage, nous attendons que notre coopérative reste à nos côtés ! », lance Éric Olivier.