Rockit, blue reine, candine, trois nouvelles variétés de pommes, arrivent dans les rayons. Kissabel, à chair rouge, sera prête en 2020 (lire encadré ci-contre). Produites en exclusivité en France par les arboriculteurs de l’Union de coopératives Blue Whale, elles diversifient et valorisent les vergers. « Grâce à nos 300 producteurs dans le Sud-Ouest, Sud-Est et Val de Loire, nous représentons un poids économique suffisant pour avoir accès aux innovations variétales, et faire jeu égal avec les grands groupes mondiaux, explique Alain Vialaret, directeur de Blue Whale, à Montauban. Nous avons convaincu les obtenteurs de nous laisser tester certaines de leurs créations sur des parcelles expérimentales privées et protégées du vol. »
Il aura fallu trois à cinq ans d’essais à petite échelle, puis dix ans dans des vergers de 20 à 30 ha, avant de lancer la production des nouvelles variétés sur 150 à 200 ha, en vue de leur commercialisation. Les producteurs ont trois exigences : la résistance à la tavelure, une haute valeur gustative avec un équilibre sucre, acidité et fermeté, ainsi que des qualités de conservation, car les pommes sont exportées dans 70 pays. « Nous avons des matinées très humides, aussi il est crucial d’avoir des fruits sans tavelure, reconnaît Olivier Sabathié, qui cultive 50 ha de vergers, dont 15 ha de pommes bio à Grisolles. Sinon, cette maladie est un véritable fléau. »
Vendues 20 % plus cher
L’important est aussi de choisir des variétés qui sortent de l’ordinaire pour se différencier. Créée en Nouvelle Zélande, la minipomme rockit, de la taille d’une grosse prune, se vend uniquement en tube plastique pour le snacking. Vingt-quatre producteurs de Blue Whale en ont planté 25 ha et projettent de quadrupler le verger d’ici à six ans. On la trouve pour l’instant sur les aires d’autoroute.
Blue reine, découverte au sein des vergers Blue Whale, est proche de la reine des reinettes et se conserve très bien. Ainsi, 800 t ont été produites cette année. Quant à candine, issue d’un croisement entre fuji et ariane, elle est beaucoup plus régulière en production que fuji, dont le rendement peut être nul. « Nous comptons sur cette variété pour livrer nos clients chaque année », souligne Olivier Sabathié.
Blue Whale lance aussi sa propre marque de pommes bio, Elément terre bio, qui regroupe sept autres variétés, disponible bientôt en grandes surfaces. Il adhère au collectif Nouveaux champs qui assure zéro résidu de pesticides sur ses fruits et légumes. « Ces variétés se vendent 20 à 30 % plus chères en conventionnel que les pommes classiques, et 50 % en bio, ajoute l’arboriculteur. Bénéficier d’innovations que les autres n’ont pas est une vraie chance.