«Découvrir, dans son pays d’origine, la race que nous aimons est un grand moment d’émotion, expliquent Ian et Anna Mc Naughton, et leur ami John Gearkie, de l’association des éleveurs de Nouvelle-Zélande. Nous élevons des vaches salers depuis vingt-cinq ans. Savez-vous qu’elle a récemment remporté le concours du meilleur steak à une compétition de viande dans notre pays ? »
Les trois éleveurs, à l’instar d’une centaine d’autres, ont convergé des cinq continents jusqu’en Auvergne pour le congrès international qui se tient tous les trois ans. Après les États-Unis en 2015, la France a accueilli les délégations étrangères dans des exploitations de la région et lors du concours national. Ce dernier se tenait au Sommet de l’élevage, du 3 au 5 octobre. Un retour dans le berceau de la race, dont le précédent congrès remonte à 2006.
La trentaine d’éleveurs reçus à la ferme-auberge du Gaec Duval-Besse, à Riom-ès-Montagnes (Cantal), a manifesté avec enthousiasme son intérêt à visiter l’élevage abritant 110 vaches inscrites et à déguster la viande servie à l’auberge. « Un moment de partage intense entre éleveurs passionnés », pour Aileen Austin et Rebecca Jordan, habitant dans le Devon, en Angleterre, tout comme pour Marion et Douglas Beard, qui élèvent des salers au Québec depuis 1984.
Une génétique prisée
La quatrième race allaitante totalise 223 000 vaches de plus de trois ans en 2018. Elle compte des pays importateurs fidèles depuis les années 1980, comme le Canada, l’Australie, les États-Unis, et l’Espagne et les pays anglo-saxons, en Europe. Ses qualités maternelles, sa disposition à valoriser les fourrages, sa docilité, son aptitude à l’engraissement et sa forte capacité d’adaptation liée à sa rusticité expliquent la présence de la race acajou dans quarante pays.
« L’exportation se développe dans de nouvelles régions d’Espagne, telles que la Catalogne et la Galice, explique Laurent Antignac, directeur de la société Elite Export. Quarante génisses présentées par le syndicat des éleveurs du Puy-de-Dôme ont été vendues, pour partie, à des éleveurs espagnols, mais aussi portugais et anglais. »
À l’est, la Roumanie, la Croatie, la Pologne, la Serbie ouvrent aujourd’hui la porte à de nouveaux marchés. Thomas Patrick Halm, éleveur, a témoigné de l’inscription officielle de la race en Bosnie, où les amplitudes de température vont de - 25 °C à 40 °C. Les instances raciales et les opérateurs commerciaux sont unanimes à conseiller aux éleveurs français de vacciner leurs animaux pour la FCO.