Le 22 juin, les chambres d’agriculture, les FDSEA, JA et les coopératives de Bourgogne Franche-Comté accueillaient la commission « zones intermédiaires », diligentée par le ministère de l’Agriculture.

La première visite s’est déroulée sur l’exploitation de Jean-Claude Philisot à Étormay, en Côte-d’Or. Cette ferme – 187 ha de SAU en colza, blé, orge avec tournesol et pois – est typique des plateaux de Bourgogne. Les sols argilo-calcaires superficiels, sur un sous-sol très caillouteux, ont une faible réserve utile. Sans nappe phréatique, il est difficile de développer l’irrigation. Le climat se caractérise par des journées souvent froides et ventées, des gelées de fin d’hiver fréquentes et des risques de grêle élevés.

Ces conditions pénalisent les rendements des cultures, dont le potentiel moyen est déjà limité : 60 q/ha en blé et 25 q en colza. Conjugués à la chute des cours, ces aléas ont plombé le revenu et détérioré la trésorerie. « Mon dernier investissement, un tracteur, remonte à 2013, a expliqué le céréalier. Nos aides Pac ont été amputées lors des deux dernières réformes. Sans cela, on s’en sortirait mieux. Sur l’exploitation, les aides sont passées de 351 €/ha en 2009 à 204 € en 2018. »

Une mission du ministère

La constitution d’une mission « zones intermédiaires » suscite des espoirs. « C’est la première fois qu’une commission se déplace, signe d’une réelle volonté d’expertise sur les zones intermédiaires, veut croire Jacques de Loisy, président de la section grandes cultures à la FDSEA de Côte-d’Or et à la FRSEA. Les organisations agricoles régionales militent depuis des années pour une reconnaissance des spécificités des zones intermédiaires. Elles demandent un rééquilibrage des DPB (droits à paiement de base) au niveau de la moyenne européenne, soit 250 € par hectare. C’est un préalable indispensable pour donner de l’oxygène aux exploitations et leur permettre de s’adapter au changement climatique et aux évolutions économiques. » Autre souhait : une modification du système d’assurance contre les aléas climatiques. En effet, le tassement des rendements depuis cinq ans a entraîné la baisse de la référence et du seuil de déclenchement.