Chez Adrien Daubas, céréalier installé depuis 2015 sur l’exploitation familiale, à Estramiac (nord du Gers), les difficultés s’enchaînent : « En décembre, à cause des pluies, nous avions du mal à entrer dans les champs pour préparer les cultures d’été. Il a ensuite été très difficile de semer le maïs semence. Nous mettions tout en œuvre - binage, irrigation, fongicides, insecticides… - pour sauver cette production qui représente 30 % du chiffre d’affaires (CA), quand un orage de grêle a haché 6,5 ha le 3 juillet dernier. Tout est à broyer. J’attends les experts pour savoir si quinze autres hectares peuvent être sauvés. Le maïs semence est assuré. Les pertes devraient être couvertes. »
Pas d’assurance, en revanche, pour les 45 ha de blé tendre et améliorant, qu’Adrien avait réussi à sauver malgré les inondations de mai et juin, suite aux pluies diluviennes et aux crues de la rivière Arrats. Or le blé aussi a été touché par la grêle, alors qu’il allait être moissonné. Le rendement devrait être divisé par deux. Enfin, les 10 ha de soja semés le long de la rivière ont passé cinq jours sous l’eau et repartent tout juste. Mais de grands ronds de terre nue apparaissent dans les parcelles. Seul réconfort pour l’agriculteur, il a eu le temps de ramasser ses 10 ha d’ail, qui assurent 50 % du CA de la ferme. Et sur ses 30 ha de terres en coteaux, cultivés au moment des orages, la terre est restée en place.
Mildiou et fusariose
« Les principales vallées gersoises sont touchées par cette mauvaise météo, confirme Jean Bugnicourt, sous-directeur de la chambre d’agriculture du Gers. Le mildiou attaque le tournesol, et il y a beaucoup de fusariose sur le blé, qui perd en moyenne 10 à 15 q/ha. »
Le blé dur, touché par les maladies, affiche des rendements de 30 à 35 q/ha. S’ajoutent du retard dans les semis, des ravinements, des dégâts sur les digues des cours d’eau… La mission d’enquête calamité commence cette semaine pour chiffrer les pertes.