«En 2006, pour la création de notre première plate-forme de compostage (lire ci-contre), nous avons essuyé une très forte opposition locale. Le projet a abouti mais il est né dans la douleur », a rappelé Dominique Briffaud, président de la coopérative Fertil’Eveil (Vendée), avant d’inaugurer le 29 juin la plate-forme de compostage de Beaupréau-en-Mauges (Maine-et-Loire). Construit à l’entrée du bourg de 7 000 habitants, au cœur d’une ZAC, ce nouvel équipement fonctionnera à partir du 9 juillet. « Il va permettre de réceptionner et composter 50 000 tonnes de fumier par an, essentiellement bovins et avicoles. Sa montée en puissance se fera sur quatre ans », a indiqué Guy Raymond, directeur du site.

D’ores et déjà, une vingtaine d’exploitations, situées dans un rayon de 50 km, se sont positionnées pour l’approvisionner. « Un outil comme celui-ci conforte l’élevage, a souligné Dominique Briffaud. Il apporte une solution à des agriculteurs qui ont un plan d’épandage trop juste, qui ont délégué la gestion de leurs effluents à une ETA ou préfèrent livrer leurs fumiers et récupérer un compost à haute valeur agronomique. » Liés par un contrat de cinq ans, ces agriculteurs-livreurs s’engagent à respecter un cahier des charges. En contrepartie, « leurs fumiers sont rémunérés entre 0 et 10 euros la tonne ».

Sept camions par jour

Située à proximité d’entreprises et d’habitations, la plate-forme de Beaupréau comporte un bâtiment de préstockage (5 700 m²) et deux autres dans lesquels les effluents sont mis à fermenter et maturer avant leur enlèvement. Le tout est géré en enceinte confinée avec un traitement en continu de l’air. « Lors des tests, aucune nuisance olfactive n’a été révélée. Et concernant le trafic routier, il sera de sept camions par jour, lorsque le site fonctionnera à plein régime », a relevé Guy Raymond, qui s’est réjoui de la création « de quatre emplois sur place, sans compter les heures de chauffeurs ». Un enjeu collectif bien accueilli par les élus et la population de Beaupréau-en-Mauges. Ici, l’enquête publique n’a posé aucun souci. Et la réunion destinée à présenter le projet s’est bien déroulée. « Nous sommes un territoire agricole et rural et nous l’assumons, a déclaré Gérard Chevalier, maire de la commune. Quand un projet nous est soumis, notre premier réflexe est de regarder en quoi il va conforter cette identité. De ce point de vue, la plate-forme de compostage est tout à fait satisfaisante. »