En France, quelque 39 000 tonnes de luzerne déshydratée bio sont produites par an. Une quantité insuffisante pour couvrir la demande. C’est pourquoi 8 000 à 10 000 tonnes sont importées, principalement d’Italie. La coopérative Grasasa, de Sainte-Sabine-Born, en Dordogne, s’est lancée sur ce créneau prometteur. Spécialiste de la déshydratation et de la granulation depuis 1969, la Grasasa qui compte vingt-deux salariés, a développé deux produits phares : le granulé bois, dont la production oscille entre 11 000 et 18 000 t, et la luzerne déshydratée. Cette dernière production atteint entre 6 000 et 8 000 t par an, dont 60 % en bio.
« Pour la campagne 2016-2017, les surfaces en bio ont représenté 814 ha sur un total de 1 380 ha. Le bio est en pleine expansion, les industriels laitiers cherchent à augmenter leur collecte. Par ailleurs, les céréaliers sont intéressés par cette culture quasi indispensable pour leurs conversions en bio », a précisé Denis Pinoit, directeur de l’usine, le 6 juin devant des responsables de Coop de France déshydratation. Depuis 2012, la coopérative dispose aussi d’un séchoir à bottes.
Une tête d’assolement performante
La luzerne est issue des récoltes d’une soixantaine de producteurs adhérents, situés dans un rayon de 30 kilomètres.
« Je suis éleveur laitier en bio depuis 2008 avec deux associés, témoigne Patrick Bécherel. Je fournis la luzerne et la coopérative s’engage à me livrer le produit fini. Les avantages sont multiples : cette plante constitue une tête d’assolement performante en structurant le sol, en piégeant une partie des nitrates dans les racines. Demandant peu d’intrants, la luzerne est adaptée au système bio. Sur le plan de l’élevage, elle contribue à l’autonomie fourragère et protéïque et à l’amélioration de l’état sanitaire du cheptel. »
La Grasasa recherche des apporteurs : elle table sur une production de 8 000 t de fourrages, dont 85 % en bio, et se déclare prête à récompenser en termes de prix ceux qui travaillent le mieux.