Le 19 avril, une centaine d’étudiants du lycée agricole de Rethel et des maîtres de stage et d’apprentissage ont pu prendre conscience des risques électriques inhérents à l’activité agricole. Deux élèves de BTSA ACSE (1) présentaient le livre « Vincent, un agriculteur comme un autre » qu’ils ont décidé de promouvoir dans le cadre de leur projet Pic (2) pour prévenir les risques.

Ils y ont fait témoigner Vincent Bertrand, agriculteur très gravement blessé en 2009 en touchant une ligne électrique lors d’un chantier d’ensilage. Lors de cette journée, il est venu expliquer les conséquences physiques et psychologiques de son accident. « Je suis un miraculé, raconte l’agriculteur amputé des deux jambes. Ce type d’accident ne pardonne pas. Si j’étais décédé en 2009 comme mon collègue qui a voulu me secourir, on n’en aurait pas autant parlé. Et les choses n’auraient pas bougé. »

Un autre atelier était animé par la MSA Marne-Ardennes-Meuse et Enedis : « Vous devez absolument analyser les risques électriques de la parcelle sur laquelle vous allez travailler, explique aux élèves Éric Perrin, conseiller en prévention à la MSA. Il faut connaître la hauteur maximum du matériel utilisé, soit en cherchant sur la notice, soit en la mesurant et en la notant dans la cabine du tracteur. Essayez ensuite de travailler de telle façon à être le moins possible sous la ligne. » Il a attiré également l’attention sur le guidage par GPS qui peut endormir la vigilance du conducteur. Celui-ci peut alors ne pas voir le poteau électrique et faire tomber la ligne sur le tracteur.

Ne pas descendredu tracteur

S’il y avait une chose à retenir de cette journée, c’est « qu’en cas de problème lié à une ligne électrique, ne surtout pas sortir de la cabine, appeler les pompiers et non votre associé ou votre salarié qui, en voulant intervenir, courra le même danger que vous, martèle Aurélien Joly, chez Enedis. De même, si vous suivez en tracteur quelqu’un qui vient d’être touché, éloignez-vous d’au moins 8 m et appelez les pompiers. »

Une démonstration de détecteur de lignes électriques a également été réalisée par Bernard Jolivart, entrepreneur de travaux agricoles. Il a équipé la moissonneuse-batteuse de son ETA pour un coût de 4 000 €, dont 50 % pris en charge par la MSA et ERDF. « Le détecteur se déclenche à 25 m de la ligne électrique. Je replie alors la goulotte pour passer sous la ligne. Vu le coût des moissonneuses ou des ensileuses aujourd’hui, ce matériel devrait être installé d’office », estime l’entrepreneur, pour qui un détecteur ne dispense pas d’être vigilant.

(1) ACSE : Analyse et conduite de systèmes d’exploitation.(2) Projet d’initiative et de communication.