Un champ jonché de morceaux de plastique et de verre. C’est le triste constat qu’a fait un promeneur, sur les bords de la Loire, à Meung-sur-Loire (Loiret), le dimanche 11 mars. Face à cette catastrophe écologique, les réseaux sociaux s’enflamment et l’agriculteur est montré du doigt. À tort.
Un jeune agriculteur accablé à tort
Le jeune agriculteur qui loue cette parcelle de 1,8 ha depuis 2009, l’a simplement labourée après son interculture. Les pluies abondantes de cet hiver ont fait remonter des milliers de détritus. « C’est un voisin agriculteur qui m’a prévenu. J’ai appelé la mairie pour trouver une solution, mais l’affaire tournait déjà sur Facebook. Avec des horreurs sur mon compte… Je n’y suis pour rien, mais je n’ose plus retourner dans mon champ ! », témoigne-t-il.
Cette pollution s’expliquerait par un épandage de compost datant des années 1990. Un bouchon d’une bouteille de soda de 1993 a été retrouvé par la Dreal, venue faire des analyses. À l’époque, l’ancienne usine de traitement des déchets de l’agglomération d’Orléans, la Sab, souhaite promouvoir le tri sélectif et l’épandage de compost. Mais le compost urbain qui en ressort, bien que répondant aux normes de l’époque, est rempli de plastique. Xavier Girard, chef du service agronomie à la chambre d’agriculture, se souvient. « Nous nous étions déplacés pour voir la composition de ce compost urbain et faire quelques tests. Au final, nous avions déconseillé aux agriculteurs de l’épandre. » Même si la majorité des agriculteurs était contre ces épandages, tous n’ont pas suivi ce conseil…
La mairie de Meung-sur-Loire, la DDT et la chambre d’agriculture cherchent maintenant une solution pour supprimer ces milliers de morceaux de plastique qui peuvent être enfouis jusqu’à 30 cm ou voler au gré du vent, à quelques mètres de la Loire.