«Nous sommes convaincus de l’importance de ce qui se passe sous nos pieds. Notre objectif : mieux connaître les leviers à actionner pour réussir nos semis directs, explique Charles Aubriot, vice-président de l’Association pour la promotion de l’agriculture durable (Apad) Nord-Est. C’est la première fois que nous organisons une journée consacrée au fonctionnement des sols, avec une étude de cas de deux fosses profondes de 2 mètres, et que nous faisons intervenir Christophe Frébourg, conseiller indépendant en agronomie. »
Une vingtaine d’adhérents à l’Apad ont participé à cette journée du 31 octobre, à Ritzing, en Moselle. Au programme : une intervention en salle de Christophe Frébourg sur le dynamisme biologique d’un sol, puis l’observation de deux fosses creusées la veille. La première chez Sébastien Hourt, pratiquant le semis direct depuis treize ans. La seconde chez un voisin aux façons culturales classiques.
Un pH homogène
« Cette profondeur de 2 mètres est nécessaire pour mesurer température et pH dans les différents horizons, a souligné l’agronome. Dans la première fosse, le pH était régulier sur la profondeur, alors que dans la seconde, la variation était plus importante. La température moyenne dans la fosse numéro 1 était plus élevée de 0,5 °C, et la porosité et l’aération multipliées par quatre. »
Lors de ces journées techniques, Christophe Frébourg donne aux participants le maximum d’outils pour savoir observer et raisonner. « Quasiment tous les sols disposent d’éléments nécessaires pour que, en surface, les rendements soient bons, souligne-t-il.Les facteurs limitants sont la circulation d’air et celle d’eau. Si elles sont défaillantes, elles peuvent empêcher que les éléments minéraux soient assimilables. Le pH doit être proche de 7, afin que la vie biologique soit riche. Ce pH doit, surtout, être homogène tout le long du profil. »