«Nous n’allons pas payer une assurance alors que nous ne sommes pas responsables », répète Joël Hospital, président de la FDSEA de l’Aube. Depuis 2013, les agriculteurs de l’Aube et de Seine-et-Marne subissent une série de « sur-inondations » de la Seine qui s’est poursuivie en 2014 et 2016. Ce phénomène touche des milliers d’hectares et pas seulement les terres proches du fleuve. Le syndicat se bat pour contraindre les gestionnaires des grands lacs, situés dans l’Aube et conçus pour stocker l’eau afin d’assurer un débit régulier et de protéger Paris des inondations, ainsi que de mieux adapter leur politique de relargage. En 2016, le fleuve a envahi les champs début juin. Des cultures n’ont pas pu être réimplantées lorsque l’eau a libéré le terrain. « Ces inondations sont dues à la main de l’homme, s’énerve Joël Hospital, ce n’est pas aux agriculteurs de payer pour protéger Paris. »
Augmenter la tranche exceptionnelle
Ce que dénonce la FDSEA de l’Aube, c’est la trop faible capacité de la tranche exceptionnelle des grands lacs de rétention. C’est-à-dire le volume qui reste pour stocker les eaux de pluie lorsque les lacs sont pleins. « Nous demandons que la tranche exceptionnelle passe de trois à cinq jours et que la courbe de remplissage des lacs soit plus lente », indique Éric Launoy, vice-président du syndicat.
En effet, lorsque l’eau ne peut plus être accueillie dans les lacs, elle est retenue par des barrages en Seine-et-Marne pour protéger Paris. « Comme il y a peu de dénivelé entre les lacs ainsi que les barrages, l’eau déborde très rapidement, et ce jusqu’à 3 km autour de la Seine », décrit Éric Launoy. Si les élus se félicitent du dialogue avec la préfecture et le directeur des grands lacs, ils regrettent l’absence de Voies navigables de France (VNF) dans les discussions.
Un fonds de dédommagement
Côté économique, les agriculteurs demandent à être dédommagés. « Il faudrait créer un fonds géré par les communes et les villes, propose Éric Launoy. Suite à des inondations, les pertes des agriculteurs pourraient être compensées grâce à celui-ci. »