Les bassins de la Boutonne et du Curé ont pris les devants, ceux de la Seudre, de la Charente et de la Seugne leur emboîtent le pas. Dans ces secteurs où les prélèvements estivaux d’eau excèdent ce que peut fournir le milieu, des projets de territoire sont lancés. Ils rassemblent les acteurs agricoles, mais aussi les autres usagers de l’eau et les protecteurs de l’environnement.

Travail collectif

« Ensemble, nous allons travailler sur les perspectives de l’économie de l’eau et de son stockage », indique Fabien Poussin, directeur du Syres 17, le syndicat mixte des réserves de substitution, pour « atteindre l’objectif de limitation, tout en garantissant les volumes prélevables ». La démarche commence par un état des lieux (évaluation de la ressource et de ses usages, efforts déjà réalisés par les irrigants, climatologie, hydrologie, assolements…). À partir de ces constats, un diagnostic sera établi et une stratégie mise en place. Objectif : diminuer les volumes prélevés, tout en satisfaisant les besoins économiques.

Le projet de territoire de la Boutonne, à cheval sur les Deux-Sèvres et la Charente-Maritime, est le plus avancé de tous. En 2001, les irrigants avaient prélevé 20,8 millions de m3. En 2021, ce volume ne sera plus que de 3,8 millions de m3, auxquels s’ajouteront les 6,8 millions de m3 fournis par les réserves de substitution. Les irrigants de la Boutonne se sont mis d’accord sur les modalités de financement et d’usage des réserves. Tous participent aux investissements dans les retenues, même les agriculteurs qui n’y sont pas raccordés. Ces derniers redoutent cependant des éventuels arrêtés estivaux limitant l’usage de l’eau. Dans ce cas, ceux qui auront l’usage direct des réserves leur verseront des compensations financières.

Pour ces différents projets de territoire, il va falloir affronter les protecteurs de l’environnement, opposant farouches des réserves et de la culture de maïs.