Fournir des agneaux toute l’année. Voilà le défi que se sont lancés en 2007 une poignée d’éleveurs du nord du Bas-Rhin. Au fil des ans, ils ont conquis de nouveaux clients et convaincu des collègues de les rejoindre dans l’association Agneau terroir d’Alsace, créée en 2012. Pour cette année de référence, ils ont écoulé quelque 4 000 agneaux. En 2016, ils en ont vendu 5 500, proposés à un poids moyen de 18 à 19 kg de carcasse, à quarante bouchers à la tête de commerces indépendants ou d’ateliers intégrés à des grandes surfaces. Leur force est de traiter en direct avec chaque acheteur et de mutualiser leur offre, afin de répondre à chaque demande précise.
Valorisés à prix fixe
« Les éleveurs fournissent les animaux avec le poids et l’état d’engraissement souhaités. Ils n’ont pas de stocks à écouler. Leur production gagne en qualité. C’est une très bonne publicité pour attirer de nouveaux clients. Le seul bémol est qu’ils devraient faire agneler davantage en automne », souligne Jean-Pierre Saulet-Moes, technicien ovin de la chambre d’agriculture d’Alsace.
À Mietesheim, au nord de Strasbourg, Théo Heim produit des agneaux lourds et peu gras, avec un effectif moyen de 508 brebis en 2016. Il les commercialise à 21,7 kg de moyenne, sans déclassement. « Vis-à-vis de l’association, je m’engage sur un poids et une qualité. Le prix convenu, de 6,60 €/kg en 2016, et de 6,70 € pour 2017, est fixe toute l’année. Je valorise correctement ma production, sans trop de contraintes, précise-t-il. La mutualisation de l’offre me permet de persister dans mes choix techniques. » Théo fait agneler ses brebis durant quatre périodes dans l’année et sèvre ses agneaux à 70 jours, avant de les placer, depuis 2013, dans un bâtiment d’engraissement équipé d’un automate. « Avec le recul, c’était l’investissement à faire », juge-t-il.