Le gouvernement, désormais doté d’un grand ministère de la Cohésion des territoires, a renoué le dialogue, après des mois de relations tendues avec les grandes associations d’élus locaux et territoriaux. Le Premier ministre a d’ailleurs reçu la semaine dernière les maires ruraux leur expliquant que le niveau communal ne sera pas remis en question. Des maires néanmoins dans l’attente de réponses sur nombre de sujets.

Les élus des petites communes sont un des maillons essentiels de la dynamique et de la vie des territoires ruraux auxquels le gouvernement doit accorder toute son attention. Et rares sont celles, comme Courville-sur-Eure (28), à avoir la chance de recevoir un legs de 4 millions d’euros d’une habitante décédée… Or une étude récente (1) indique qu’une majorité d’habitants des zones rurales considèrent qu’au cours des dernières années, leur situation s’est dégradée en matière d’accès aux services publics, à la santé ou aux commerces. Même si tous les territoires ruraux ne sont pas dans une situation identique, cette sensation d’abandon est réelle. Et les ruraux ont, bien plus que les autres, le sentiment de ne pas bénéficier de l’action des pouvoirs publics. Ces derniers doivent donc vraiment y prendre garde, car il y va de la cohésion nationale.

D’autant qu’actuellement, les ménages ruraux sont largement pénalisés par l’augmentation des carburants, dont une partie est due à la hausse des taxes, alors que bien souvent, ils n’ont pas d’alternative en termes de transports collectifs.

Pour autant, il fait bon vivre à la campagne. Une large majorité de Français le pensent, mettant qualité de vie, calme et nature comme les principaux attributs de la ruralité. Du reste, très peu de ruraux seraient prêts à partir. Reste que pour maintenir ou attirer des habitants ou des entreprises, il faut avoir des services à la hauteur. Et si le numérique peut favoriser le télétravail, la télémédecine ou l’accès aux services dématérialisés, encore faut-il que les territoires soient égaux en la matière.

(1) Étude de l’Ifop pour Familles rurales.