L’année 2018 est derrière nous, mais laisse un goût d’inachevé. À qui ? À ceux qui, par exemple, attendaient la loi pour l’équilibre des relations commerciales, promise par le candidat Macron, pour que les agriculteurs vivent décemment de leur métier. Son gouvernement a mis du temps à publier le texte, afin qu’il s’applique aux négociations commerciales en cours. Et encore, cette loi est incomplète. Il manque l’ordonnance sur les prix abusivement bas. Difficile donc de parier sur l’issue des discussions entre industriels et distributeurs. Et même si certaines enseignes, comme Lidl ou Intermarché, s’affichent aux côtés des producteurs dans des contrats tripartites, elles restent les chantres des prix les moins chers dans leurs campagnes de pub.
Le gouvernement planche sur un autre chantier où les retards s’accumulent : celui du paiement des aides Pac. Certes, le problème ne lui est pas imputable, puisqu’il a commencé sous le quinquennat précédent. Mais lorsqu’un ministre promet le retour à la normale, n’est-on pas en droit de le croire ? Et d’envisager que l’année 2019 se déroule normalement ? Les agriculteurs bio ou qui se sont engagés dans les MAEC savent déjà que ce ne sera pas le cas. Pour les autres, l’avenir nous le dira.
Sur la sécheresse aussi, les agriculteurs restent sur leur faim. Tout l’été, ils ont attendu que Stéphane Travert s’exprime. Seule la Commission européenne les assurait qu’elle les soutiendrait de la même façon que les pays du nord de l’Europe, plus rapides à monter leurs dossiers. Il a fallu attendre fin août pour que les dérogations au verdissement soient officialisées. Un peu tard… En novembre, Didier Guillaume a finalement promis un dispositif d’indemnisation plus « réactif ».
Les agriculteurs ne sont pas les seuls déçus. En fin d’année, les gilets jaunes ont donné de la voix et ont su se faire entendre. Dans un autre registre, c’est Nicolas Hulot qui a fait le buzz en lâchant son ministère, parce que le gouvernement n’agissait qu’à « petits pas » pour la planète. Il a tout de même fait lâcher deux ourses dans les Pyrénées et a eu la peau du glyphosate, un chantier sur lequel le gouvernement n’a pas lambiné, laissant des agriculteurs dans l’impasse.
Alors que souhaiter pour 2019 ? Que les négociations commerciales aboutissent à une réelle revalorisation des prix à la production ? Évidemment ! Mais surtout que le gouvernement dialogue réellement avec le monde agricole et écoute le bon sens paysan avant de prendre des décisions.
En attendant la concrétisation de tous ces chantiers, nous vous adressons nos meilleurs vœux pour 2019 !