Cette fois, ce n’est pas l’éminence du « peak oil » mondial (moment où la production de pétrole commence à décliner, N.D.L.R.) qui est évoquée pour justifier une tension durable sur l’or noir. Entre les phénomènes géopolitiques, accentués par le jeu de robinets des pays producteurs, et la surenchère des taxes, la remise en cause des équilibres et des modes de consommation du pétrole est relancée (lire le « À la Une »,  en page 16). En soi, le fait que le seuil psychologique de 1 € le litre de GNR (Gasoil non routier) ait été franchi ne suffit pas à poser un point de non-retour. Il incite cependant à une réflexion à court et moyen termes.

Sur le court terme, la maxime « le carburant le moins cher est celui qu’on ne consomme pas » revient en force. Des marges de progrès existent encore pour gagner des litres à l’hectare ou à l’heure, à travers des réglages et une conduite économe. De même, la situation incite à se (re) poser des questions sur le choix des modes de travail du sol et d’implantation des cultures. Ou sur le choix du matériel !

À plus long terme, les projets de développement des énergies alternatives sont boostés. Les constructeurs dynamisent les recherches afin de rendre les tracteurs et autres machines fonctionnant à l’énergie électrique, voire hybrides, plus opérationnels. Ou en tout cas être prêts à les sortir du stade de prototype.

Parmi les solutions émergentes, le biogaz issu de la méthanisation s’avère tout aussi prometteur. À cela s’ajoute un regain pour l’huile carburant estérifiée dans laquelle le groupe Avril a investi (lire en page 22), avec le lancement d’un « produit 100 % végétal » destiné à des camions, pour l’instant.

À travers ce florilège d’alternatives, les exigences sociétales, parfois schizophrènes, doivent être intégrées. La part de nucléaire (ainsi que de déchets) dans la production d’électricité, les contraintes réglementaires concernant la méthanisation, ou encore la concurrence entre production alimentaire et production d’énergie pour l’huile carburant estérifiée : autant de petits ou de gros cailloux dans la chaussure.