Garanties, caution… Autant de mots qui, dans le jargon bancaire, sonnent comme des haies à franchir pour faire naître des projets ou relancer une exploitation. Pourtant, il ne manque parfois pas grand-chose pour gagner la confiance et se voir accorder un sésame permettant d’investir. C’est pourquoi la multiplication des formes d’installation et le déploiement de nouvelles activités peuvent profiter de l’éclosion de sources innovantes d’appui financier. Ces « boosters » d’un nouveau genre, qui prêtaient à sourire au début, ont pour nom « financement participatif (crowd funding), prêts d’honneur, sociétés de cautionnement, voire structures de portage du foncier lorsqu’il s’agit de soulager l’accès aux terres… De quoi aussi faciliter l’apport de capitaux extérieurs à l’agriculture, lorsque ceux-ci deviennent synonymes d’initiatives et d’emplois ancrés dans les territoires. Souvent, ce ne sont pas tant les montants en jeu – quelques milliers à plusieurs dizaines de milliers d’euros – qui comptent, mais l’effet de levier qu’ils produisent. Ainsi, des projets non éligibles d’emblée auprès des institutions financières classiques ont pu se développer. C’est en particulier le cas pour de nouvelles activités de vente et de création d’un réseau de clientèle. Ces « boosters financiers » facilitent aussi l’accord ultérieur de prêts par les banques dans la mesure où ces dernières apprécient le partage des risques. Dans plusieurs départements, poussées par les politiques d’ouverture des élus professionnels et une hausse des installations hors cadre familial, les banques s’impliquent dans des opérations collectives. Sachant que des aides européennes à l’investissement existent aussi. Mis bout à bout, ces moyens doivent encourager l’initiative, ne serait-ce qu’en limitant l’appel aux garanties personnelles. Reste à savoir si, après quelques années d’exercice, le taux de réussite des projets lancés sera à la hauteur des espérances. Et conforme aux normes habituelles de fiabilité économique.