Il souhaite que plus de jeunes s’installent et, pour cela, construire des outils « sur mesure » pour rassurer ceux qui investissent en sécurisant leur revenu. Cela tout en misant sur la technologie et l’innovation pour assurer à la fois la compétitivité de l’agriculture européenne et sa capacité à préserver la nature, deux axes indissociables, selon lui.
« Réformer la Pac est devenu incontournable »
« Réformer la Pac est devenu incontournable car nous devons intégrer des éléments comme l’accord de Paris sur le climat ou les effets des récentes crises dans l’élevage », a expliqué Phil Hogan.
Venu au congrès de la Fefac pour expliquer sa vision de la future Pac, il a donné rendez-vous aux filières le 7 juillet. Pour moderniser et simplifier la Pac, le commissaire européen pense qu’il est fondamental de construire des ponts, notamment avec les autres politiques de l’UE. Pour preuve, il cite la crise porcine : « Les mesures politiques contre la Russie n’ont fait des dégâts que dans un seul secteur, l’agriculture. »
C’est d’ailleurs pourquoi il met en garde les filières qui « mettraient tous leurs œufs dans le même panier » en se concentrant sur un seul client. Son regard se tourne notamment vers la Chine. « Face aux crises comme la crise laitière, je n’ai pas de solution magique mais nous devons apprendre comment aider les producteurs qui ont besoin d’une réponse rapide. »
Disposer d’une agriculture compétitive
Phil Hogan pense qu’une des solutions est de disposer d’une agriculture compétitive. Pour lui, compétitivité rime avec innovations et technologies, seules à même de réduire les coûts de production. « Tout investissement en recherche pour l’agriculture est payant », a-t-il résumé.
L’enjeu environnemental prend de l’ampleur et l’innovation devrait là aussi aider : « L’agriculture européenne doit être capable de préserver la nature pour les générations futures », a martelé le commissaire.
À propos de générations, conscient de l’importance d’installer des jeunes, Phil Hogan pense que le déploiement des nouvelles technologies peut attirer de nouveaux talents. Mais il faut leur faciliter l’accès aux terres comme au financement et, donc, rassurer ceux qui investissent avec des outils de stabilisation du revenu, a-t-il expliqué.
Pragmatisme pour le Brexit
Quant au Brexit, le commissaire milite là aussi pour le pragmatisme afin que personne n’y perde car, rappelle-t-il, « les échanges de produits agricoles sont importants et essentiels aux deux parties, le Royaume-Uni comme l’UE ».
Enfin, constatant que l’UE est largement autosuffisante en céréales, Phil Hogan rappelle combien il est important de développer la production de protéines végétales pour nourrir les filières animales aussi. « Le premier objectif de l’agriculture européenne est d’avoir de quoi nourrir sa population », a-t-il déclaré.