Le 21 avril, la coopérative catalane des éleveurs, les établissements Guasch et fils et la chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales ont signé une convention pour développer la production d’animaux finis. « Nous avons une demande croissante pour de la viande locale tracée. Organisez-vous pour en produire plus, avec une qualité et des apports réguliers, et nous saurons la valoriser », lance Bernard Guasch, le PDG de la maison Guasch.
Entre les éleveurs et cette entreprise, leader sur le marché de la viande dans le département, le partenariat est engagé de longue date. En vingt-cinq ans, ils ont développé ensemble six signes de qualité ou marques pour les veaux, les vaches, les porcs et les agneaux. Cela a permis d’améliorer les prix de vente. En carcasse, ils se situent, par exemple, à 6,30 €/kg pour le veau primeur, 6,80 à 7,20 €/kg pour les agneaux El Xaï ou encore 2,30 €/kg pour les porcs lourds Tirabuixó.
Gérer le planning
« Aujourd’hui, nous voulons formaliser ce partenariat et le développer, pour vendre plus d’animaux finis et améliorer encore la valeur ajoutée », affirme Antoine Baurès, président de la coopérative. Celle-ci a établi des fiches pour chaque produit, en concertation avec la maison Guasch, qui définissent précisément les types d’animaux recherchés ainsi que les périodes où il en manque. Elle va recenser auprès des éleveurs, les animaux qu’ils pourraient engraisser dans les années à venir, et leur proposer des contrats.
Engraisser plus, c’est un vrai défi en montagne sèche. Les 300 éleveurs du département utilisent 90 000 hectares d’estives, 30 000 hectares de parcours et 15 000 hectares de prairies. « Nous devons acheter l’aliment de finition qui coûte cher. Il faut des prix de vente revalorisés en face », note un éleveur. De plus, en plaine, des friches permettraient de produire des céréales.
« Mais nous avons besoin d’aide pour accéder à ce foncier, souvent bloqué par la spéculation », souligne Guy Bobé, un autre éleveur. Certains engraissent déjà, mais peuvent en faire plus. D’autres, plutôt naisseurs, ont besoin d’un appui technique pour se lancer, mais ils sont prêts à participer à ce défi collectif. Il reste à trouver des moyens pour financer cet accompagnement.