Après le temps de la rétrospective et une pincée d’autocongratulations – anniversaire des 70 ans d’existence de l’union des coopératives d’IA oblige – Stéphane Devillers, le juriste d’Allice, a présenté les enjeux qui attendent le monde de la sélection animale, lors de l’assemblée générale d’Allice, le 8 février 2017 à Paris.

Allice et ses adhérents devront « assurer une concurrence loyale » dans un monde qui se dérégule, se positionner vis-à-vis du clonage et du gène-editing, réfléchir à la protection des données et des races, et relever le défi du statut de l’animal posé par les associations de protection des animaux.

Le RZE, un virage à ne pas manquer

Surtout, 2017 sera l’année de l’évolution du dispositif génétique, pour se conformer au nouveau règlement zootechnique européen (RZE) voté le 25 juin 2016. Pour Michel Cètre, le président d’Allice, c’est « un virage que nous ne devons pas manquer ». Les futurs organismes de sélection (OS) « porteront l’ensemble des missions qui contribuent à l’amélioration génétique, missions qu’elles pourront réaliser en interne ou déléguer à d’autres entités. [Ils] seront autonomes dans leurs décisions et devront ensemble piloter le futur dispositif génétique », a-t-il rappelé.

Parmi les acteurs existants, lesquels avaient la légitimité à devenir ces futurs OS ? Les entreprises de sélection ou les associations raciales ? Après une période de tiraillements, la plupart semblent aujourd’hui décidés à conserver le principe de mutualisation du service d’évaluation et d’une base de données nationale.

Reprise en main collective des index

Lors d’un jeu de questions-réponses avec Michel Cètre, le conseiller chargé des productions animales au cabinet du ministre de l’Agriculture Julien Barré a clarifié la nouvelle position de l’État. Les calculs d’index seront repris en main collectivement par Races de France, Allice et la Confédération nationale de l’élevage, et l’Inra continuera à assurer la recherche en génétique, ainsi que l’hébergement et la maintenance des bases de données. Le soutien public se bornera au contrôle de la fiabilité des données génétiques, et au financement de l’hébergement de la base de données. Quant à l’Institut de l’élevage, il devrait évoluer vers « un institut prestataire dans son rôle d’expert », avec une réorganisation de son pôle génétique.

E.C.