Voilà un automatisme qui a su se faire attendre. Depuis dix ans et l’apparition du dispositif Isobus TIM (Tractor Implement Management ou gestion du tracteur par l’outil) au palmarès d’Agritechnica, les solutions concrètes se font désirer. Le TIM est né de la norme Isobus, qui définit les liaisons électroniques entre les engins agricoles. Les dispositifs TIM commencent tout juste à faire leur apparition dans les catalogues de certains constructeurs. Claas est de ceux-là avec ICT (Implement Controls Tractor, l’outil contrôle le tracteur).

Le constructeur allemand le propose sur sa remorque autochargeuse Cargos et ses tracteurs Axion équipés d’une transmission à variation continue C-Matic. Nous avons eu l’occasion de tester cette solution lors des rares éclaircies de juin dans la Marne, sur une parcelle de luzerne appartenant à Luzéal.

La remorque gère l’avancement

Au bord de la parcelle, l’ensemble, composé d’un Axion 830 C-Matic et d’une Cargos 8400 de 36 m3, nous attend. Difficile de savoir que cet attelage bénéficie de l’ICT. Seuls les plus avertis repéreront le capteur de pression monté sur le moteur hydraulique au niveau du pick-up. Son rôle est d’évaluer le taux de charge. C’est cette valeur qui est utilisée pour ajuster la vitesse d’avancement du tracteur.

De son côté, l’avancement du tapis est déclenché par deux paramètres : la mesure du couple sur l’entraînement du rotor et la pression du fourrage sur la tôle supérieure.

Avec son ICT, Claas annonce que la remorque est capable de piloter deux paramètres sur le tracteur : sa vitesse d’avancement et l’arrêt de la prise de force en cas de charge trop importante. C’est alléché par cette promesse que nous prenons place en cabine.

Mise en œuvre simpleet rapide

Une fois installés au poste de conduite, nous nous retrouvons en face de deux écrans, le terminal de conduite propre à tous les outils Claas, et ce qui paraît être une tablette tactile de salon. En effet, grâce à l’application Claas « Easy on board », l’outil est pilotable depuis un iPad. Il est possible de contrôler l’ensemble avec un boîtier si vous n’avez pas de tablette.

Une fois l’application lancée, une interface commune avec les consoles de la marque, claire, et sur laquelle il nous est facile de naviguer, apparaît. Il est nécessaire de régler en premier lieu, une vitesse maximale à ne pas dépasser. Dans un second temps, il faudra indiquer la vitesse à laquelle les andains en fourrières seront ramassés. Le passage en mode fourrières s’effectue depuis un bouton de l’accoudoir configurable. Nous pouvons également régler l’agressivité de la variation de vitesse pour nous adapter à la densité des andains que l’on s’apprête à ramasser. Configurer puis lancer l’opération ICT ne prend que quelques clics.

Positionnés au-dessus de l’andain, il ne nous reste plus qu’à abaisser le pick-up et lancer l’ICT pour être fixés sur son efficacité. Et nous n’avons pas été déçus, le système fonctionne très bien. Le tracteur ralentit et accélère sans avoir besoin de nos indications en fonction de la densité de l’andain.

Nous n’avons plus qu’à tenir le volant. Rester sur l’andain et s’assurer du bon fonctionnement de l’ensemble est ce que nous avons à faire de plus complexe. L’appareil réagit vite et bien puisque nous n’avons pas constaté de problèmes de surcharge du pick-up ou de mauvaise gestion de la vitesse durant la prise en main. Mais il nous a été nécessaire de reprendre la main et le levier pour rendre sur le site de Luzéal afin de vidanger la remorque.

Libérer le potentiel

Cette option procure un un réel confort au chauffeur. Son prix avoisine 2 000 €. Elle nous a permis de travailler au potentiel maximal de l’ensemble sans risquer d’atteindre sa limite, et d’éviter le bourrage. Dans le cas d’une utilisation intensive, le gain de temps sur la durée est important. Ces plus-values représentent des avantages non négligeables.