«En septembre et octobre, l’herbe couvre encore la moitié de la ration journalière des 90 vaches laitières, d’où une économie de 8 à 9 kg de matière sèche par jour et par vache », explique Bernard Ménadier, installé en Gaec à Courpière (Puy-de-Dôme), avec son épouse, son fils et sa compagne, et sa fille. Un couple de salariés en parrainage complète la main-d’œuvre de l’exploitation conduite en agriculture biologique, sachant qu’une partie du lait est transformée en fromage. La SAU se compose de 180 ha (81 ha de prairies permanentes, 81 ha de temporaires et 18 ha de méteil.

« L’année climatique 2017 illustre parfaitement la nécessité que nous avons à nous adapter sans cesse à des conditions changeantes, sans perdre l’objectif de limiter au maximum la distribution de fourrage complémentaire », poursuit Bernard Ménadier.

Les 75 vaches en lactation précocement sorties à l’herbe le 13 mars ont bénéficié de 41 ares par animal durant un printemps sec et froid bloquant la pousse de l’herbe. La complémentation n’a pas dépassé 2 kg de foin et 1 kg de concentré/jour/VL durant cette période, grâce à des rotations rapides sur les paddocks. Du 5 juin au 5 juillet, les éleveurs affouragent en vert (luzerne de parcelles plus éloignées) en complément de 8 kg de MS de foin. Ainsi, l’herbe a repoussé sur les 40 ha autour des bâtiments. Du 5 juillet au 25 août, le chargement passe à 49 ares/VL, puis à 55 ares/VL à partir du 26 août, avec une complémentation moyenne de 6 kg de MS en foin.

Les conditions favorables en octobre ont permis un pâturage de jour et de nuit, et une complémentation inférieure à 5 kg de MS/VL. La pousse d’automne peut représenter jusqu’à 25 % de la production d’herbe annuelle.

Gestion rigoureuse

« Notre système est exigeant en clôture et en déplacement d’animaux, souligne Bernard. Les parcelles et les hauteurs d’herbe nécessitent un suivi rigoureux. En contrepartie, nous avons besoin de stocks fourragers réduits. » Pour bénéficier d’une herbe automnale de qualité, toutes les parcelles sont récoltées au moins une fois. Tous les refus sont également systématiquement fauchés.

Des prairies temporaires de longue durée (cinq à six ans) implantées en mélanges multi-espèces riches en légumineuses sont groupées à proximité du bâtiment et réservées aux vaches en lactation. « Nous avons la chance d’avoir ces surfaces accessibles au troupeau. Et les prairies permanentes offrent des sols porteurs résistants au piétinement, lors des mois d’automne, souvent pluvieux. »