«Notre motivation est claire : nous souhaitons accueillir des gens pour leur montrer notre magnifique pays et leur parler de la beauté du métier d’éleveur. » Yves et Laurence Vereme sont heureux : ils viennent d’achever les travaux de rénovation d’un ancien corps de ferme à l’abandon, isolé au milieu des prairies naturelles qu’ils exploitent. « L’habitation, avec l’étable attenante et la grange au-dessus, date de 1877, comme c’est écrit sur le fronton. Rouvrir ses portes en 2019, plus de cent quarante ans après, est émouvant. C’est un vrai défi sur le temps. »
Une demandepour les grands gîtes
Leur nouveau gîte est situé à 1 100 m d’altitude, au lieu-dit La Vernière, au sein de la commune de Saint-Hippolyte. Les monts du Cantal et le proche puy Mary sont un terrain de jeux et de balades illimité, été comme hiver. L’horizon largement ouvert offre une vue panoramique sur le massif du Sancy. Niché dans cet écrin, le gîte, classé « quatre épis » à Gîtes de France et « quatre étoiles » en meublé de tourisme, peut accueillir quatorze personnes. Des accès spécifiquement aménagés vont permettre d’obtenir le label Tourisme et Handicap. « Il y a plusieurs maisons médicalisées à Riom-ès-Montagnes. Nous avons pensé aux patients et à leur famille. Davantage de petites maisons sont proposées en location saisonnière que de grands gîtes dans notre secteur. Nous pensons donc pouvoir répondre à un besoin », espère le couple, qui habite à dix minutes du gîte.
Un an de travaux
Les démarches administratives démarrent à l’été 2017. Au printemps suivant, la famille Vereme assure le gros des démolitions nécessaires. Les travaux sont supervisés par une architecte de Riom-ès-Montagnes et réalisés par des entreprises locales en maçonnerie, menuiserie, plomberie, couverture... Les choses vont bon train avec une réception des travaux un an après, le 27 mai 2019, pour une ouverture du gîte au 1er juin. « Nous n’avons pas eu de vraies mauvaises surprises et chacun a joué le jeu », commente Yves. L’investissement global avoisine 250 000 euros. Les éleveurs ont bénéficié d’une aide à la diversification de la Région et de l’Europe de 80 000 € (40 % d’un plafond à 200 000 €). Un coup de pouce bienvenu. Dans leurs calculs, Yves et Laurence espèrent le rembourser en quinze ans de location.
tradition et modernité
Le toit a été refait, la charpente renforcée. La surface habitable est de 180 m², avec une très grande pièce à vivre, une cuisine ouverte, une chambre, une salle de bain au rez-de-chaussée, un salon, quatre chambres, dont une avec une salle d’eau privative, et une grande salle de bain. Les ouvertures ont été agrandies. Elles offrent une vue imprenable sur la montagne. L’aménagement intérieur a été assuré par Laurence, qui a concilié les matériaux traditionnels - pierres et bois - avec des équipements modernes et un design évoquant l’agriculture. Elle y est parvenue avec une cuisine alliant le bois et le fer, du mobilier chiné et remis au goût du lieu : des bidons John Deere vont servir de tables de chevet dans une des chambres, la vieille porte de l’étable s’est transformée en table basse dans le salon…
« Notre région est souvent mal perçue, alors qu’elle offre une qualité de vie incomparable. Nous espérons faire des émules parmi ceux qui viendront », témoigne Yves. Le succès semble au rendez-vous : à peine ouvert, le gîte est déjà réservé pour tout le mois d’août.
Monique Roque Marmeys