Zéro émission et quasiment aucune nuisance sonore, cela a de quoi séduire. Pourtant, le 100 % électrique prend du temps pour s’imposer. Deux freins majeurs s’y opposent : l’autonomie et le coût à l’achat. Les batteries n’offrent encore pas l’autonomie d’un plein de GNR et le tout reste coûteux à produire.

L’électrique arrive toutefois doucement mais sûrement en agricole. Parmi les tractoristes qui s’y intéressent, on peut citer Fendt, avec le projet e100, développé sur la base d’un tracteur spécialisé de la série 200. Un modèle de petite taille, toujours en développement. La plupart du temps, la solution retenue est la même, le moteur thermique est remplacé par une cargaison de batteries, couplées à des moteurs dans les roues.

L’élevage en chef de file

C’est déjà le cas de plusieurs machines commercialisées. La plupart du temps, ce sont des véhicules restant à proximité des bâtiments ou de faible puissance. S’il y a un matériel dont l’éleveur se sert tous les jours, mais pas toute la journée et qui ne s’éloigne pas trop de l’exploitation, c’est la mélangeuse.

Siloking ou Supertino ont ainsi présenté une machine, voire une gamme 100 % électrique. Baptisée eTruck, la solution Siloking se décline en trois modèles de 8, 10 et 14 m³. L’entraînement électrique alimente aussi bien les roues pour la circulation que la rotation des vis pour le mélange. Selon le constructeur, 15 kW sont utilisés pour les roues et 18 kW pour les vis, avec des vitesses de rotation de 17, 33 ou 50 tr/min. La vitesse sur route atteint 20 km/h. De son côté, Trioliet innove avec une mélangeuse qui se recharge sans fil, par induction.

Peu d’exemplesdans les champs

Pour voir des machines électriques dans les champs, il faut plutôt se tourner vers des cultures plus spécialisées comme la viticulture, où Kremer et Tecnoma proposent un modèle de tracteur enjambeur depuis plusieurs années. Des petits porteurs dédiés au maraîchage, 100 % électriques, sont également déjà commercialisés. Rigitrac, spécialisé dans les tracteurs adaptés aux pentes, a présenté il y a peu un modèle tout électrique de 68 ch. Dans toutes ces applications, les machines ne dépassent pas 200 ch.

Cependant, John Deere, qui avait dévoilé un modèle sur une base de 6M, bardé de batteries, a levé le voile il y a peu sur un concept de 400 ch. Pour s’affranchir du problème d’autonomie, le tractoriste américain a décidé de rester branché. En effet, avec son concept, GridCON (autonome et sans cabine), le tracteur reste alimenté en permanence à une source d’électricité grâce à un câble de 1 km de long. Un énorme dévidoir, complété d’une petite grue, assure l’enroulage et le déroulage de la « rallonge ». L’autonomie est ainsi illimitée… À condition d’avoir une source d’électricité au bord de la parcelle.