Si la betterave avait pratiquement « déserté » les assolements des exploitations d’élevage, elle y revient petit à petit. Elle occuperait près de 15 000 ha. Cette racine, dotée de plus d’1 UFL/kg de MS, permet d’économiser des concentrés. Les vaches raffolent du fourrage. Il peut être incorporé à hauteur de 3 kg de MS/j dans les rations.

Cet aliment frais peut équilibrer les régimes à base de foin des laitières. On le retrouve aussi en complément de l’ensilage de maïs, comme chez Cécile et Patrick Couderc, dans l’Aveyron (pp. 46-47). Les époux l’ont « adopté » pour la quatrième année consécutive. En 2018, alors que la sécheresse a sévi de juillet à septembre, la plante a bénéficié de quelques pluies en fin de cycle. Leur récolte a atteint 70 t brutes par ha. La betterave sécurise leur système fourrager et améliore les taux butyreux et protéique du lait. À la fin de l’été, lorsque les prairies ne poussent plus, ils envisagent de faire pâturer une partie de la surface qu’ils sont en train d’implanter. Ils espèrent ainsi moins puiser dans leurs stocks.

Aujourd’hui, une quinzaine d’éleveurs du département cultivent, eux aussi, de la betterave. Avec Cécile et Patrick Couderc, ils se sont regroupés en Cuma pour investir dans du matériel performant afin de gérer efficacement la contrainte du semis et de la récolte (voir pp. 48-49).

Dans d’autres régions, des éleveurs, appuyés par des artisans locaux, développent des solutions pour l’épierrage, car la présence de cailloux constitue un autre frein au développement de la culture (p. 50). La maîtrise de l’implantation est également fondamentale (p. 51). La plante doit recouvrir le sol le plus vite possible.