Les disparités sont grandes entre la Bavière et ses élevages extensifs, les structures hors-sol de l’ex-RDA et les fermes de plus de 200 vaches qui se montent dans l’ouest du pays. « C’est en Nordrhein-Westfalie et dans le Schleswig-Holstein que se trouvent les systèmes qui ont le mieux optimisé leurs charges de mécanisation, explique Werner Ziegler, responsable économique lait de la chambre d’agriculture de Westfalie. Derrière cette apparente efficacité se cache la méthanisation, une activité connexe, principale source de marge. »

« Les structures de plus de 200 vaches sous-traitent l’ensemble de leurs travaux sur les cultures, y compris la fenaison, poursuit son collègue Norbert Uppenkamp, du service machinisme. En général, il n’y a que des engins de manutention et un tracteur pour tirer la mélangeuse. Mais en se lançant dans l’activité biogaz, certains éleveurs laitiers ont mis le doigt dans l’engrenage et réinvesti dans du gros matériel, en particulier pour la gestion des effluents et l’épandage du digestat. Économiquement, c’est une erreur. »

Une réglementation sévère

Norbert pointe aussi du doigt la réglementation, de plus en plus stricte. « Rouler à 60 km/h est autorisé mais il faut un permis spécial, y compris pour les agriculteurs, et soumettre le tracteur à un contrôle technique tous les ans. C’est tellement contraignant que certains reviennent à 50 km/h. On constate aussi que les riverains supportent de moins en moins les allers-retours de tonnes à lisier autour des unités de méthanisation. Beaucoup d’éleveurs ont recours à des entrepreneurs, qui transportent le lisier en camion « banalisé » et laissent la tonne dans les champs. Ça limite les conflits de voisinage et réduit les coûts », complète le spécialiste.