Malgré un léger recul mercredi, les cours du pétrole restaient proches des niveaux élevés atteints mardi, la crainte d’une offre insuffisante n’ayant pas été apaisée par les propos belliqueux de Donald Trump contre l’Opep qui a décidé dimanche de ne pas augmenter ses niveaux de production.

 

« Le risque géopolitique s’accroît au Moyen-Orient et la réticence de l’Opep à augmenter immédiatement l’offre fait grimper les cours » du brut, a commenté Benjamin Lu, analyste chez Phillip Futures. M. Trump a accusé l’Opep « d’arnaquer le reste du monde » à la tribune de l’ONU mardi.

 

« Le président Trump a demandé à l’Opep de modérer les prix à plusieurs reprises, alors que les élections législatives de novembre approchent aux États-Unis » et que le coût de l’essence pourrait peser sur le moral des électeurs, a souligné M. Lu.

 

Mais, pour de nombreux analystes, la cause première de la hausse des prix reste la décision de Washington de sanctionner les exportations iraniennes de pétrole, mesure qui devrait prendre effet en novembre et pèse déjà sur l’offre mondiale.

 

Pour le cabinet ODA, d’autres facteurs expliquent cette progression du colza : les inquiétudes sur les emblavements et les levées des semis pour la récolte de 2018. On enregistre de nombreux semis non réalisés pouvant dépasser les 50 % dans certaines régions, accompagnés de levées très hétérogènes pour d’autres parcelles. Difficile d’afficher à l’échelon national quel en sera le réel impact, mais cela sera significatif, ce d’autant plus que l’on assiste également au même problème sur le nord de l’Allemagne.

 

On peut d’ores et déjà estimer que la production européenne de 2019 sera probablement inférieure à 20 millions de tonnes. Cela vient s’ajouter à une situation des plus dramatiques sur le sud-est de l’Australie où de nombreuses parcelles ne seront même pas récoltées. La bonne tenue des huiles de soja joue aussi en faveur du colza.

 

À la clôture sur Euronext, la tonne de colza gagnait 4 euros sur l’échéance de novembre, à 371,25 euros, et 3,75 euros sur l’échéance de février, à 373,25 euros.