Les traders américains sont plus que jamais perplexes quant à d’éventuelles commandes chinoises qui se font attendre, des interrogations qui se sont récemment accrues avec l’achat par Pékin de 150 000 tonnes de blé australien et la propagation du coronavirus chinois.

Le physique plus impacté que le marché à terme

En France, la grève des dockers continue d’affecter la logistique dans les ports, mais ce mouvement affecte davantage les prix physiques que ceux pratiqués sur le marché à terme, selon Damien Vercambre, de la société Inter-Courtage. « L’accès physique aux ports reste difficile, mais on charge les jours où c’est ouvert », a-t-il commenté, ajoutant néanmoins que la grève semblait avoir des incidences sur les débouchés hors Union européenne du blé français.

Nouvelle opération « ports morts »

Après les précédents arrêts de travail des 22, 23 et 24 janvier, la CGT Ports et Docks a lancé un appel à une nouvelle opération « ports morts » sur l’ensemble des terminaux portuaires nationaux ce mercredi. « On apprend que certains pays importateurs demandent aux opérateurs d’éviter exceptionnellement l’origine France, du fait de ces mouvements sociaux actuels », a indiqué Inter-Courtage dans une note. « Même si tout le monde dit du blé français : “C’est le moins cher du monde”, s’il ne sort pas, il n’y a pas d’intérêt à en acheter », a remarqué Damien Vercambre.

« Aucune visibilité »

« Ça fait quand même un certain temps qu’on a des soucis sur les ports français et qu’on n’a aucune visibilité », déplorait pour sa part Jean-Philippe Everling, directeur général de la société Transgrain, spécialisée dans le commerce de céréales. Selon lui, les autorités tunisiennes notamment « préfèrent qu’on évite » de s’approvisionner en blé français, compte tenu des problèmes logistiques rencontrés dans les ports de l’Hexagone.

« Une balle dans le pied »

« La situation est différente selon les ports, mais vous avez des ports qui ont également des problèmes de réception, il y a eu des blocages à l’entrée qui n’ont pas permis l’alimentation des silos portuaires », ajoutait Jean-Philippe Everling, citant l’exemple du port de Rouen où ont eu lieu, selon lui, « des mouvements pour bloquer l’entrée des camions ».

 

« On a quand même des blés de qualité qui sont appréciés de nos clients, on a des prix qui sont attractifs sur le marché par rapport à d’autres concurrents et avant tout la mer Noire, on se tire un peu une balle dans le pied », regrettait-il.

 

Peu après 17h00 sur Euronext, la tonne de blé reculait d’un euro sur l’échéance de mars, à 193,50 euros, comme sur celle de mai, à 192,50 euros.

 

La tonne de maïs, quant à elle, était stable tant sur l’échéance rapprochée de mars, à 169,75 euros, que sur celle de juin, à 175,50 euros.